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Article de ledauphine.com
Edition du 21/09/2006AGRESSION SEXUELLE : Un cas qui fait débat dans le VaucluseExclus de la maternelleEugénie MOURIZARD et Jean-François GARCINA l'école maternelle Frédéric-Mistral de Jonquières, qui scolarise 130 élèves, on n'avait jamais connu un tel incident. Photo Manuel PASCUALDans la cour de l'école maternelle Frédéric-Mistral à Jonquières, dans le Vaucluse, les cris d'une petite fille ont alerté les adultes la semaine dernière. Ils sont aussitôt intervenus. Quatre petits garçons de cinq ans étaient en train de contraindre une fillette de quatre ans à des caresses contre son gré. Visiblement après lui avoir baissé sa culotte. L'établissement vauclusien de 130 élèves n'avait jamais connu un tel incident. "Ce qui s'est passé est grave et sérieux car il y a eu apparemment contrainte. Cet acte est donc punissable et il sera puni" indiquait Jean-Charles Cayla, inspecteur d'académie du département.
Des enfants de 5 ans
La petite victime a tout de suite été prise en charge. Et "les quatre garçons ont été rappelés à l'ordre de façon très ferme. Ils seront sanctionnés. La sanction sera adaptée à la nécessité de rappeler les enfants au respect des autres. Quant aux parents, il ne s'agit pas de les culpabiliser mais de les responsabiliser" a-t-il ajouté. Pour le moment, les quatre élèves ont été écartés à titre conservatoire de l'enceinte scolaire jonquiéroise pour plusieurs jours.
Le parquet des mineurs de Carpentras a ordonné une enquête de personnalité et d'entourage confiée aux gendarmes d'Orange. <script language=JavaScript> </script> "Les enfants de moins de sept ans, n'ayant pas de responsabilité pénale, cette étude devra permettre d'analyser le milieu dans lequel vivent les quatre écoliers".L'inspection académique du Vaucluse a confirmé que les enfants avaient
été renvoyés, sans pouvoir préciser si la décision était définitive.
Interrogé par l'AFP, le magistrat de permanence au parquet de
Carpentras a indiqué manquer d'informations sur ce qui s'était
exactement passé: "Il n'y a pas vraiment de témoins: ni adultes*ni enfants. Ils ont essayé de déshabiller une petite fille. On ne sait pas
s'il n'y a pas un peu plus". "Les gens s'affolent. On oublie qu'on a
tous joué au docteur", a-t-il ajouté.
Une enquête a cependant été ouverte, notamment sur les conditions de
vie des enfants, "pour voir s'ils ne sont pas perturbés".
La directrice de l'école n'était pas joignable jeudi.
Pour Didier Blanc, président départemental de la FCPE du Vaucluse,
joint par l'AFP, "c'est une affaire extrêment rare et exceptionnelle,
il faut se garder de toute conclusion hâtive, car n'oublions pas qu'il
s'agit d'enfants très jeunes en pleine construction dont les repères ne
sont pas totalement en place".
"Je trouve ridicule que l'affaire aille devant le parquet.
Habituellement, il y a discussion avec les parents, une psychologue
scolaire et la commaunauté éducative", a ajouté M. Blanc également
administrateur national de la principale fédération de parents
d'élèves.
"Si le fait d'écarter les enfants est provisoire et permet de remettre
les choses en place pour les cinq enfants et leurs familles, cela me
va. Mais la décision prise ne peut pas prendre un caractère
disciplinaire", a-t-il également indiqué espérant également que "les
réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (REAAP)
soient enfin mis en place dans le Vaucluse où ils ne sont, pour
l'instant, que théoriques".
Le président national des parents FCPE, Faride Hamana, s'est dit de son
côté "surpris qu'on ait mis en place une procédure aussi lourde" à
l'encontre de quatre enfants de 5 ans.
"Cette histoire aurait dû rester au niveau local, avec les familles,
les enseignants: ce ne sont pas des violeurs", a-t-il déclaré en
rappelant qu'"à 5 ans, ce sont encore de gros bébés".
"Peut-être qu'ils sont un peu perturbés, un peu violents, je ne peux
pas me prononcer mais, en aucun cas, on ne doit exclure des enfants de
cet âge", a-t-il protesté.
Une circulaire du 6 juin 1991 pour l'application des règles à l'Ecole
prévoit que "dans certains cas, une procédure d'exclusion provisoire
peut être engagée par le directeur de l'école", une disposition qui
concerne aussi la maternelle, a précisé le ministère de l'Education nationale.
Roger Auffrand* Les adultes ne sont-ils pas censés surveiller les enfants ? Mais peut-être sont-ils trop occupés à se raconter leur week-end ?
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