• Un pas franchi dans la compréhension du cerveau des enfants surdoués

    NEW YORK

    S'ils semblent en avance dans bien des domaines,
    les enfants surdoués sont à la traîne pour ce qui concerne le
    développement de la partie "pensante" de leur cerveau, selon une
    nouvelle étude américaine publiée dans le dernier numéro de la revue
    scientifique "Nature".

    En règle générale, le cortex cérébral, la couche la plus extérieure du
    cerveau, s'épaissit avant de s'affiner au cours de l'enfance et de
    l'adolescence. L'étude montre que, chez les enfants surdoués, le cortex
    atteint sa plus grande épaisseur un peu plus tard que chez les autres
    enfants.

    En réalité, explique Judith Rapoport, co-auteure de l'étude, ce délai
    pourrait renforcer l'intelligence au cours de la maturation du cortex,
    l'enfant plus grand étant capable de performances plus complexes.

    Judith Rapoport, en collaboration avec le chercheur Philip Shaw et
    d'autres scientifiques de l'Institut national de santé mentale de
    Bethesda (Maryland), ont étudié le développement du cortex de 307
    enfants. Pour cela, ils se sont servis de l'IRM (imagerie par résonance
    magnétique) de l'enfance jusqu'à l'adolescence.

    Les résultats sont particulièrement significatifs pour ce qui concerne
    le cortex frontal et une bande cérébrale située en haut de la tête,
    deux régions qui abritent des centres impliqués dans des opérations
    complexes, souligne Philip Shaw.

    Personne ne connaît l'origine de ce phénomène, mais les chercheurs
    n'excluent pas le rôle éventuel de l'environnement, notamment celui
    joué par la stimulation de l'intelligence, dans la détermination du
    niveau intellectuel d'un enfant.

    Selon une des études, les QI les plus élevés (121 à 149) étaient
    retrouvés chez des enfants qui n'atteignaient pas l'épaisseur maximale
    avant l'âge de 11 ans. Les enfants qui étaient légèrement moins
    intelligents l'atteignaient à neuf ans, et ceux à l'intelligence
    moyenne autour de six ans. Dans tous les cas, le cortex s'affinait
    ensuite lors du murissement.

    Personne n'est capable d'expliquer pourquoi le cerveau s'épaissit ou
    s'affine, ajoute Philip Shaw. Il est donc impossible de dire pourquoi
    ces phénomènes seraient à rattacher à l'intelligence. Le développement
    cérébral dépend de la stimulation intellectuelle, laquelle doit
    probablement jouer un rôle.

    Les résultats ne donnent pas une recette pour modifier l'intelligence.
    Ils ne font que souligner le rôle joué par les IRM dans la
    compréhension de l'intelligence.

    Pour Elisabeth Sowell, de l'Université de Californie, de telles études
    aident les scientifiques à comprendre les désordres cérébraux de
    l'enfance en définissant des modèles de développement normal.

    http://www.nature.com/nature/journal/v440/n7084/edsumm/e060330-08.html

     


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  • Les sectes aiment embrigader les enfants

    Les sectes aiment embrigader les enfants,

    par le biais généralement des parents, et un membre de groupe
    sectaire sur quatre a été recruté avant l'âge adulte, selon des
    estimations citées en marge d'un colloque du Groupe d'études sur les
    sectes de l'Assemblée nationale jeudi à Saint-Priest (Rhône).


    "Plusieurs milliers d'enfants et d'adolescents sont aujourd'hui dans
    des sectes. Ils représentent un investissement rentable: ils assurent
    la relève", a déclaré le député Philippe Vuilque (PS), président de ce
    Groupe, en présence de 120 personnes
    .

    L'assistance compte des députés comme Martine David (PS), Jean-Pierre
    Brard (app. PCF) ou Georges Fenech (UMP), des avocats et magistrats,
    des médecins et membres d'associations et ... des adeptes de l'Eglise
    de scientologie qui tentent en vain de placer le débat sur le terrain
    de la liberté religieuse.

    Le Groupe d'études travaille à créer une commission d'enquête
    parlementaire sur les sectes et les enfants, victimes d'embrigadement
    et de sévices allant jusqu'à l'esclavagisme et aux abus sexuels
    .

    50.000 enfants sont victimes d'emprise sectaire sur 700.000 adeptes,
    avec 700 sectes actives en France, selon Jean-Pierre Jougla de l'Union
    nationale des associations de défense des familles et de l'individu
    (Unadfi), qui comptabilise les Témoins de Jéhovah parmi les sectes. Des
    victimes, selon lui, "ignorées, oubliées, négligées ou parfois niées".

    Anne Fournier, conseillère à la Mission interministérielle de vigilance
    et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a cité des
    exemples : un adolescent de 17 ans, privé d'études sauf pour
    l'informatique - il s'occupait du site internet de sa communauté -, une
    jeune fille partie des Témoins de Jéhovah désespérée, y laissant sa
    soeur.

    Elle a évoqué aussi deux "nomadisés" et descolarisés dans le Grand Nord
    canadien avec Ecoovie, un garçonnet recevant "l'âme" de Jean Vilar dans
    un cercle Allan Kardec, un "enfant indigo" (Kryeon) retiré du circuit
    scolaire, d'autres abusés sexuellement pour "l'initiation au plaisir"
    (Raël).

    "On n'a pas d'exemple d'enfant qui s'en soit bien sorti, a-t-elle.
    Adultes, ils continuent à avoir des carences, des difficultés
    d'insertion".

    Les sectes investissent l'enseignement par correspondance, le soutien
    scolaire ou les loisirs, a souligné Daniel Groscolas, inspecteur
    général honoraire de l'Education nationale et président du Centre de
    documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations
    mentales (CCMM).

    Selon les participants, l'arsenal législatif semble suffire, renforcé
    par la loi About-Picard (2001) qui permet d'inquiéter les "gourous"
    pour manipulation mentale ou la loi de 1998 sur le contrôle de la
    scolarité. Mais il devrait être appliqué plus strictement, avec une
    politique de prévention et une formation pour les juges qui tranchent
    sur des gardes d'enfants.

    Le président de la Miviludes Jean-Michel Roulet, qui s'apprête à
    remettre son rapport annuel, a admis "les insuffisances de l'action de
    l'Etat, pas suffisamment coordonnée et pas suffisamment efficace",
    ajoutant : "Nous avons le devoir de porter assistance aux personnes en
    péril".
    -------
    R.A.
    http://ecolesdifferentes.info



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  • Un socle communde connaissances
    Le Haut conseil de l'Education fixe sept piliers, dont la maîtrise du français, à connaître par l'élève à 16 ans.

    Un socle commun de connaissances

    Chaque élève de 16 ans devra désormais maîtriser un socle commun de connaissance. Le Haut conseil de l'Education (HCE), créé par la loi Fillon sur l'Ecole, a rendu public jeudi 30 mars les sept piliers, dont la maîtrise de la langue et les bases en mathématiques, qui constitueront ce socle.
    Outre la "maîtrise de la langue française", on trouve parmi ce socle de connaissance : la "pratique d'une langue vivante étrangère", les "compétences de base en mathématiques et culture scientifique et technologique", la "maîtrise des techniques de l'information et communication", la "culture humaniste", les "compétences sociales et civiques" et enfin l"autonomie et initiative".

    Unanimité

    "Ce texte a été adopté à l'unanimité par le Conseil après trois mois de travaux assez intenses. Le ministre de l'Education nationale fixera par décret la définition du socle. Ce décret devrait paraître avant l'été", a expliqué jeudi Bruno Racine, président du HCE, lors d'une conférence de presse. Le socle commun, a rappelé Bruno Racine, "a pour ambition de tirer vers le haut ceux qui éprouvent des difficultés" car "l'école a une obligation de résultats effectifs et vérifiables".

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  • Prix Desjardins d'excellence - Rester à la maison<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    «Deux heures d'école à domicile correspondent à une journée à l'école»<o:p></o:p>

    Pierre Vallée

    <o:p></o:p>

    Des enfants québécois qui ne fréquentent pas l'école et sont éduqués à la maison par les parents. Une rareté ou une aberration? Certainement pas pour Christine Brabant, qui a choisi d'étudier ce phénomène en tant que sujet de maîtrise à la faculté de l'éducation de l'Université de Sherbrooke.<o:p></o:p>


    <o:p></o:p>

    L'école à domicile devient de plus en plus populaire dans de nombreuses sociétés. Au Québec, on estime qu'il y a entre 1500 et 5000 élèves qui sont éduqués de la sorte. «C'est difficile de donner un nombre exact puisque le ministère de l'Éducation ne tient pas compte de ces enfants et, par conséquent, ne dispose d'aucun chiffre à ce sujet.»

    Un phénomène plus populaire, certes, mais encore largement méconnu. En se penchant sur ce sujet, Christine Brabant vient en quelque sorte combler un vide. En collaboration avec Sylvain Bourdon et France Jutras, elle réalise une étude visant à définir le profil socioéconomique des familles québécoises qui pratiquent l'école à domicile et à mieux comprendre les motivations qui mènent à ce choix. L'étude a été réalisée auprès de 203 familles en provenance de 16 des 17 régions administratives du Québec. «On a cherché à être le plus représentatif possible. Certaines familles vivent en ville, d'autres en campagne, d'autres en banlieue et d'autres dans des petites villes ou des villages. On a aussi interrogé tant des francophones que des anglophones ainsi que des familles de différentes religions.»

    Qui et comment

    L'étude a dévoilé que 60 % des parents qui choisissaient l'école à domicile possédaient un diplôme universitaire, souvent une maîtrise ou même un doctorat. Par contre, certains parents n'avaient même pas une cinquième secondaire. «L'étude a pourtant démontré que la réussite scolaire de l'enfant ne dépendait pas du taux de scolarisation des parents.»
    <o:p></o:p>

    La plupart des familles qui optent pour l'école à domicile font partie de la classe moyenne et, en général, l'un des deux parents est à la maison, souvent la mère. «Mais cela ne veut pas dire qu'une seule personne assume entièrement la tâche d'enseigner. L'autre parent y participe à des degrés divers.» <o:p></o:p>

    La méthode pédagogique peut aussi varier grandement d'une famille à l'autre. «Ça va du curriculum qu'on achète à celui qu'on invente soi-même.» De plus, les parents ne sont pas tenus de tout faire seuls. Ils ont la possibilité d'embaucher un tuteur ou de faire appel à des cours par correspondance pour les matières avec lesquelles ils sont moins à l'aise. «On dit "éducation à domicile", mais ça ne veut pas dire une éducation confinée à la maison. Les parents organisent des sorties pédagogiques tant au musée qu'à la bibliothèque. Certains emmènent même leurs enfants faire du bénévolat.» <o:p></o:p>

    L'étude a démontré que les enfants qui sont éduqués de la sorte sont motivés et autonomes et que leurs résultats scolaires sont supérieurs à la moyenne. De plus, il y a aussi une économie de temps. «Au primaire, on a évalué que deux heures d'école à domicile correspondaient à une journée à l'école.»

    Les motivations

    Les motivations qui animent ces parents à opter pour l'école à domicile sont très variées. «Certains le font tout simplement parce qu'ils habitent à la campagne et que l'école est trop éloignée, et d'autres, pour des questions pédagogiques.» Par contre, certaines motivations sont plus courantes que d'autres.

    L'un des facteurs déterminants est que l'école à domicile est perçue comme un projet familial. «La relation familiale est très importante ici. On a du plaisir à apprendre ensemble.» Pour d'autres, c'est la souplesse et la flexibilité qu'offre l'école à domicile.

    Certains parents le font parce qu'ils s'objectent à la pédagogie en place ou qu'ils croient que les programmes scolaires sont trop faibles pour leurs enfants. Il y en d'autres qui choisissent cette voie par souci du développement socioaffectif de leur enfant. «Ils croient que l'enfant se développe mieux en famille et que l'école n'est pas un milieu naturel pour la socialisation.»

    Christine Brabant poursuivra sa recherche sur l'école à domicile pendant son doctorat. Elle veut maintenant poser un regard éthique sur cette question. «Ce qui m'intéresse, c'est de réfléchir sur les valeurs de l'institution scolaire versus les valeurs de l'école à domicile.»
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    <o:p> </o:p>


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  • ASSOCIATION EDUCATION - SOLIDARITE

    Une des libertés fondamentales reconnues aussi bien par la Convention de l'Unesco " les parents ont la liberté de choisir pour leurs enfants les établissements autres que ceux des pouvoirs publics "... que par la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme : " L'Etat, dans l'exercice des fonctions qu'il assurera dans le domaine de l'éducation, respectera le droit des parents d'assurer cette éducation et cet enseignement conformémemnt à leurs convictions religieuses ou philosophiques "... connait encore dans un certain nombre de pays, dont la France, des obstacles règlementaires ou de fait à son exercice, dont les familles à revenus modestes sont particulièrement les victimes.


    La liberté des écoles hors-contrat, en effet, a pour contrepartie une absence totale d'aide financière de l'Etat, ce qui, malgré leur mode de fonctionnement particulièrement économique, induit des scolarités élevées auxquelles peu de familles peuvent faire face sans de lourds sacrifices. Ceci est un obstacle de fait à leur expansion et à leur capacité d'accueillir davantage d'enfants de familles à revenus modestes.
    Ce constat est à l'origine de l' «
    ASSOCIATION EDUCATION - SOLIDARITE » qui veut aider ces familles à exercer réellement cette liberté de choix .

    Cela, nous ne pourrons pas le faire avec nos seuls moyens.
    Nous avons besoin de vous ! Il ya beaucoup à faire et il y a urgence !...
    Rejoignez - nous !

    http://www.asseducsol.com/

     


     


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  • Article du journal "Charente libre" par Armel Le Ny du 16 Mars 2006
     
    Les libres enfants de Paizay-Naudouin devant la justice
    Ils veulent se charger eux-mêmes de l'instruction de leurs enfants. Ils comparaissaient hier en justice parce qu'ils refusent d'inscrire le petit Jason à l'école du village
     
    Armel LE NY
    Robin et Jean-Jacques Clochard se demandent bien ce qu'ils font là. A cette barre du tribunal correctionnel d'Angoulême où ont défilé juste avant eux un escroc, un pervers pépère et quelques fumeurs de joint. Ce couple d'une trentaine d'années qui coule des jours heureux au milieu des champs du côté de Villefagnan n'est pas du genre à toucher à un cheveu de leurs enfants. Au contraire. Jason, 7 ans, et Alice, 4 ans, font ce qu'ils veulent. Ne surtout pas confondre avec des enfants rois. Ils sont des enfants libres. Libres de grandir à leur rythme, libres y compris de ne pas aller à l'école. Pour Robin, la maman d'origine américaine, une bonne éducation ne peut pas se faire sous la contrainte.
    L'Education Nationale ne partage pas tout à fait les mêmes conceptions. Et c'est bien le problème. Contrairement à ses petits camarades du même âge qui sont en CE1, Jason ne sait ni lire, ni écrire. Inconcevable, pour les inspecteurs qui ont procédé aux évaluations réglementaires. En octobre dernier, l'inspecteur d'académie a mis en demeure les parents Clochard d'inscrire Jason à l'école communale de Paizay-Naudouin. Ils ont refusé. Ils ont attaqué au tribunal administratif. Mais ils ont été pris de vitesse par la justice pénale devant laquelle ils ont dû comparaître hier. Pour un procès exceptionnel. Ce n'est, selon les associations impliquées dans ce débat, que la deuxième fois que des parents prônant ce type d'éducation sont poursuivis en justice.
    Six mois de prison
    et 7.500 € d'amende
    Robin et Jean-Jacques Clochard ont de quoi être anxieux. Pour des délinquants de leur trempe, la loi prévoit six mois d'emprisonnement et 7.500€ d'amende.
    Le jugement sera rendu le 5 avril prochain. Au terme d'un débat essentiellement juridique, le procureur Denys Baillard a requis la condamnation des parents. Mais en suggérant un ajournement de peine avec mise à l'épreuve, il a aussi préconisé l'apaisement, souhaité un compromis entre la rigidité de l'administration et les aspirations philosophiques des parents. Un compromis qui sera difficile à trouver. Jean-Jacques, le papa, ouvrier maçon, garde un mauvais souvenir de ses années à l'école qui se sont soldées par un échec. Malgré ses études brillantes et son bac+4, Robin a la sensation de s'être beaucoup ennuyée sur les bancs de la public school américaine.
    Malgré tout, quand Jason a eu trois ans, ils l'ont inscrit à la maternelle de Pazay-Naudouin: «Il y a passé cinq semaines. Tout semblait bien se passer. mais après les vacances de Noël, il n'a plus eu envie d'y retourner, sans que l'on sache vraiment pourquoi», raconte la maman.
    Elle a alors décidé de s'occuper elle-même de Jason et de sa petite sœur Alice. Mais contrairement à beaucoup de parents qui choisissent l'instruction familiale, elle ne refait pas l'école à la maison. Il n'y a pas de livre officiel, pas de cahier et le petit tableau noir n'est qu'un jouet parmi les autres: «On lui propose plein de choses mais sous forme de jeux, d'expériences. Et on ne fait que ce qu'il a envie de faire», explique Robin, qui
    se sert beaucoup d'internet. Tout est prétexte à une leçon, la fabrication d'un gâteau, un déplacement en voiture, un soin aux oiseaux ou au lapin: «On utilise tout ce qu'on a devant nous». Jason parle anglais couramment, manie la souris d'ordinateur comme un as, se passionne pour les sciences et le bricolage. Une partie du rapport de l'Education Nationale est presque élogieuse: «L'enrichissement culturel semble relativement riche et stimulant: livres, albums, jeux vidéos, jeux éducatifs, jeux et jouets de toute nature, TV et accessoires».
    Face aux contrôleurs
    il fait la mauvaise tête
    Seulement, quand les inspecteurs ont voulu procéder à la vérification des connaissances de Jason, ça s'est plutôt mal passé: «La première fois, à la maison, il n'a pas voulu répondre aux questions, sourit la maman. Et la deuxième fois, à Angoulême, ça s'est passé dans un climat hallucinant, presque hostile».
    La sanction est tombée: «Le contrôle des connaissances fait clairement apparaître un retard d'un an à un an et demi dans le domaine des apprentissages fondamentaux», conclut le rapport. «On est bien obligé d'évaluer les choses par rapport aux programmes. Sinon, on ne sait pas faire», explique Philippe Carrière, inspecteur d'académie de la Charente. C'est justement ce que contestent les parents Clochard: «La loi exige seulement d'amener l'enfant, à l'issue de la période d'instruction obligatoire c'est-à-dire à 16 ans, à, un niveau comparable à celui des enfants scolarisés dans les établissements publics ou privés. D'ici là, Jason aura appris à lire. On espère aussi qu'on l'aura emmené à un niveau supérieur», espère Robin. Elle se base sur l'expérience menée avec son premier fils. Déscolarisé pendant quelques mois, cet ado a réintégré le système scolaire avec succès.
    Pour Fanny Bagouët, l'avocate de la famille Clochard, l'Education Nationale est vraiment mal inspirée de venir chercher des poux dans la tête des libres enfants de Paizay-Naudouin: «On a tous eu connaissance de cette enquête catastrophique publiée il y a quelques mois montrant que 10% des élèves entrant en sixième ne maîtrisaient ni la lecture, ni l'écriture». Leurs instituteurs n'ont jamais été poursuivis pour carences éducatives!

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  • Le "marché de l'angoisse" des cours particuliers explose

    On l'appelle "le marché de l'angoisse": depuis une
    dizaine d'années, les cours particuliers payants dispensés en dehors de
    l'école explosent en France, symptôme d'une course à l'excellence où
    tous les moyens sont bons.

    Acadomia, KeepSchool, Complétude, Prof à Dom... les publicités
    s'étalent dans les magazines, dans le métro et sur les autobus,
    promettant toutes l'Eldorado. Leurs cibles: collégiens et lycéens en
    priorité, mais aussi élèves du primaire et étudiants.

    Certains établissements proposent même des stages intensifs aux
    vacances, voire des "séjours éducatifs avec hébergement, en campus ou à
    la montagne".

    Leader du marché, Acadomia fait miroiter "5 points de plus en moyenne"
    après 36 heures de cours et affiche une santé insolente.

    Implantée dans une soixantaine de villes, l'entreprise fait travailler
    20.000 enseignants. Elle a triplé son activité depuis son entrée en
    bourse en 2000 (22,5 millions d'euros de chiffre d'affaires pour
    l'exercice 2004-2005).

    "Déjà au XIXe siècle en France, quand l'accès à l'enseignement
    secondaire était étroitement réservé à l'élite sociale, les cours
    fleurissaient. Ils devaient permettre aux enfants de la bourgeoisie de
    « tenir leur rang »", a relevé le sociologue Dominique Glasman dans un
    rapport.

    Aujourd'hui, le marché du soutien extra-scolaire a atteint une
    dimension quasi-industrielle, stimulé par des allègements fiscaux qui
    divisent par deux le prix des leçons, facturées en moyenne 30 euros de
    l'heure.

    Tous les milieux sont concernés, même modestes, partout dans le pays
    mais avec une mention spéciale pour la région parisienne où se
    concentrent les meilleurs lycées et "grandes écoles", que beaucoup
    d'élèves rêvent d'intégrer
    .

    Vendeuse dans un grand magasin de la capitale, Marie-Lise Monestier, 54
    ans, dépense 150 euros par mois depuis septembre pour son fils de 15
    ans, "un peu lent en maths". Les notes ont "bien remonté". Elle dit à
    la fois "investir pour le futur" et acheter "la paix familiale": "la
    bataille au dîner sur les mauvaises notes, c'est fini".

    "Au début, ces cours c'était galère, témoigne son fils Grégory. Mais
    c'est vrai que maintenant ça va mieux en maths. Mes parents ont relâché
    la pression, tout le monde y a gagné".

    Selon un récent sondage, un tiers des parents d'élèves ont déjà payé
    des cours à leur enfant (dont 5% en maternelle) et 80% y seraient prêts
    en cas de besoin, pour pallier des difficultés ou seulement améliorer
    des performances.

    C'est là le paradoxe, dans un pays fier de la gratuité de ses écoles
    instaurée dès la fin du XIXe siècle, mais dont le système éducatif où
    prévalent les classements et les sélections par concours pousse à la
    surenchère.

    Des enseignants, syndicats et politiques ont dénoncé ces nouveaux
    "MacDo de l'enseignement" qui surfent sur la hantise de l'échec.

    "On ne peut toutefois interdire les cours particuliers", remarque le
    sociologue François Dubet. "Les parents savent que leurs enfants jouent
    leur avenir dans le système scolaire. La compétition est brutale et le
    soutien extra-scolaire, c'est comme un dopage", analyse-t-il.

    Si ce boom des petits cours en France semble assez unique en Europe,
    les compléments facturés existent toutefois ailleurs: de la
    Grande-Bretagne à l'Allemagne et la Grèce, en passant par les
    Etats-Unis ou l'Egypte, relève le rapport de Dominique Glasman.

    La palme revient à l'Asie, Japon et Corée du Sud en tête. 60% des
    Japonais de 9 ans fréquentent des "jukus" après la classe, sortes
    d'études surveillées, comme 80% des élèves de certaines écoles à Séoul.
    Dans les "ha-gwuan" coréennes, un adage a cours: "Four Pass, five Fail"
    - "quatre heures de sommeil tu réussis, cinq tu échoues".

     R.A.
    http://ecolesdifferentes.info


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  • Bonjour,

    de bonnes nouvelles du meilleur des mondes :

    http://www.liberation.fr/page.php?Article=363171

    Pour mémoire, et pour rebondir sur les appels du pied récents de Roger
    Auffrand, on peut lire ceci en introduction du livre de Christiane
    Rochefort "Les Enfants d'abord", publié en 1976 :

    "Dans le cadre de la "campagne anti-violence" menée par le gouvernement
    des Etats-Unis, un projet, deposé par M. Nixon en son temps, prévoit
    que les enfants de six ans seront soumis à des tests destinés à détecter
    leur "potentiel de violence". Les petits "préviolents", placés d'office
    dans des écoles spéciales, y seront rééduqués au moyen d'une drogue
    utilisée dans les instituts psychiatriques, et qui a les effets d'une
    lobotomie."

    A suivre,

    Philippe,
    La Rochelle


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  • Les bonnes recettes venues d’ailleurs

    Education : à l’école des autres

    En France, un jeune sur cinq décroche de l’école en cours de route et sort sans diplôme.De quoi remettre en question notre politique de l’éducation et nos méthodes pédagogiques! A quelques jours de la rentrée scolaire, Caroline Brizard et Véronique Radier ont voulu savoir comment s’en tiraient les autres. Un tour d’horizon à la fois surprenant et éclairant

    Sans cesse réformée mais toujours convalescente, l’école française va mal. Elle reste une énorme machine, d’un modèle dépassé, où les rouages s’épuisent sans grand résultat. Une école de fous où les enseignants, souvent démoralisés, dépassés, ne savent plus comment remplir leur mission. Où, selon l’OCDE, nos ados détiennent le record de la souffrance au travail. Et pour quel résultat? L’échec scolaire est massif. Chaque année, 150000 jeunes décrochent sans diplôme en poche, soit plus d’un sur cinq! Et ce sont les victimes les plus visibles du système. Mais il y en a bien d’autres. L’obsession de la sélection, de la compétition, l’ambiance de travail souvent oppressante et des méthodes punitives qui n’ont parfois guère changé depuis un siècle fragilisent des cohortes d’enfants et d’ados.
    Et ceux qui croient qu’elles sont le prix nécessaire à payer pour réussir mieux que les autres se trompent. Les évaluations internationales très fiables menées par l’OCDE (voir encadré p.43) permettent depuis peu de comparer le niveau scolaire des jeunes à travers le monde. Or la France n’a pas de quoi plastronner. Le Canada, la Finlande, l’Australie, le Japon, les Etats-Unis mais aussi la Corée ou la République tchèque font bien mieux que nous. Coup dur pour l’orgueil national, nos élèves sont tout juste moyens. Pire: notre école gratuite, laïque et républicaine se révèle particulièrement injuste. Plus qu’ailleurs elle calcifie les inégalités sociales. Foi d’Insee, jamais il n’a été aussi difficile pour un Kevin de la Cité des 4000 de s’asseoir sur les bancs d’une grande école, jamais il n’a autant couru le risque de pointer au chômage.
    <script language=JavaScript1.1 src="http://uniprix.sdv.fr/RealMedia/ads/adstream_jx.ads/NOUVELOBS/RG@Middle"></script>
    <script language=JavaScript></script> <script language=JavaScript1.1></script> <script language=JavaScript></script> Injuste, élitiste, notre système scolaire est de surcroît absurdement malthusien. Les guerres économiques d’aujourd’hui se livrent à coups de neurones. Et tous les pays se battent pour élever leur niveau de qualification. Chez nous, la sélection à outrance, le gaspillage des talents ferment la porte des études à trop de jeunes. 37% seulement d’une génération accède à l’enseignement supérieur contre 75% en Suède par exemple et 51% en moyenne parmi les pays de l’OCDE. Peut-être même peut-on attribuer aux effets de cette sélection par l’échec, dont la France est la championne, une certaine morosité qui caractérise la société française? Telle est la thèse défendue par Patrick Fauconnier dans son livre «la Fabrique des "meil-leurs"»(1). Vu de l’étranger, c’est encore plus criant. Pascal Baudry, psychanalyste et chef d’entreprise qui vit entre la France et les Etats-Unis, dénonce «un système malade et délétère que celui où chacun se situe d’abord par rapport à ce qu’il n’a pas réussi» (2). D’ailleurs, dans la dernière enquête de l’OCDE, à la question «vous sentez-vous bien en classe?», moins d’un jeune Français sur deux répond «oui». C’est le plus mauvais score des 41 pays sondés.
    Il faut bien l’admettre. D’autres font beaucoup mieux que nous – Finlande, Canada, Royaume-Uni, etc. – avec des méthodes moins brutales. A l’heure où notre ministre de l’Education hésite encore à lancer son train de réformes, quelles leçons peut-on tirer de leurs expériences? Voici les recettes fondamentales de pays où l’école marche bien. La preuve par l’exemple.


    1. Etats-Unis, Canada : la confiance en soi, clé de la réussite

    Chez nous, l’idée qu’apprendre est avant tout un effort, et qu’il faut souffrir pour s’élever jusqu’au savoir, semble une évidence. «Notre école reste aujourd’hui encore fondée sur un système punitif où c’est à l’élève d’être digne de recevoir l’enseignement et non à l’école de l’encourager», explique Maurice Porchet, professeur de biologie à l’université de Lille et auteur de plusieurs rapports sur l’enseignement des sciences. Pour nous, l’élève en échec est celui qui ne travaille pas assez. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. A l’inverse, au Canada, aux Etats-Unis ou encore dans les pays nordiques, les connaissances doivent être mises à la portée de tous. C’est la mission première des enseignants: permettre non seulement aux bons élèves mais aussi à ceux qui ont plus de difficultés d’apprendre. Avec la conviction profonde que tout le monde peut y arriver. «Pour les enseignants, les parents, l’immense majorité des jeunes possède la capacité de réussir», constate Robert Crocker, chercheur en sciences de l’éducation. Or les travaux de l’OCDE montrent que la confiance en soi est un facteur clé de la réussite. L’élève doit avant tout croire en ses propres capacités, et pour cela il a besoin des adultes qui l’entourent. «Nos enseignants savent combien, pour la réussite de leurs élèves, une bonne image de soi est essentielle. Ils s’efforcent en permanence de les encourager», assure Jennifer Lawley, principale du lycée Ross Sheppard à Edmonton, dans l’Alberta (Canada). «C’est un climat, une attitude générale», explique Robert Crocker. Quiconque a déjà mis les pieds dans une école américaine le sait bien, l’encouragement y est permanent, caricatural sans doute à nos yeux. «Les enseignants ne font que des commentaires positifs et pratiquement pas de critiques», raconte ainsi Pascal Baudry. La confiance, moteur de la motivation et de la réussite, se construit grâce à un certain état d’esprit mais aussi grâce à un ensemble de pratiques: l’encouragement systématique à prendre la parole devant les autres, l’apprentissage de l’écoute et du respect mutuel.


    2. Canada : en finir avec la note qui tue


    Imaginez un prof de maths qui ne noterait jamais un élève au- dessous de 12 sur 20? On dirait qu’il est laxiste, qu’il n’a pas d’autorité. Les parents inquiets penseraient qu’il fait mal son boulot. En France, estime-t-on, savoir mettre une mauvaise note, c’est montrer qu’on est un prof attentif et juste, et qu’on connaît son monde. «Une pratique calamiteuse», dénonce André Antibi, mathématicien, directeur du laboratoire des sciences de l’éducation de l’université Paul-Sabatier, à Toulouse, et auteur d’un livre, «la Constante macabre» (3). Après quinze ans d’enquête auprès de centaines d’enseignants, il a constaté qu’invariablement le professeur distribue les copies qu’il corrige, quel que soit le niveau de la classe, en trois paquets, les bonnes, les moyennes et les mauvaises. Pire: que le professeur met inconsciemment au point des astuces pour que les notes de ses élèves s’étalent bien autour d’une moyenne de 10. C’est une «constante». Elle est «macabre» en ce qu’elle casse et désespère les élèves en pure perte. En ce qu’elle fabrique de l’échec inutile. Cette pratique typiquement française révèle bien l’idée que les professeurs se font d’eux-mêmes et de leur mission: ils sont là plus pour sélectionner et punir que pour accompagner. «Or rien n’encourage mieux les élèves que de réussir», martèle Philippe Joutard, historien, spécialiste de la pédagogie anglo-saxonne.
    Que propose André Antibi? De s’inspirer de nos voisins outre-Atlantique pour établir comme chez eux des contrats de confiance avec les élèves. «Les devoirs sont basés sur des objectifs précis et des grilles de correction transparentes. On élimine les pièges, on liste précisément ce qui peut tomber, les exercices corrigés en classe et les questions censées être maîtrisées. Résultat: les élèves travaillent plus, sans stress, parce qu’ils savent qu’ils peuvent tous décrocher une bonne note.» On imagine déjà les avalanches d’objections! Mais quelques lycées en France le pratiquent déjà. Et ça marche…


    3. Finlande : les profs aux commandes

    Ils ont osé! Dans les années 1970, le système éducatif en Finlande était encore strictement centralisé, à l’instar du nôtre. Le ministère de l’Education était une grosse machine qui contrôlait tant bien que mal les milliers d’établissements scolaires du pays. Ça coûtait cher et c’était inefficace. En trente ans, le pays a donc opéré une révolution copernicienne. Le ministère de l’Education a perdu 90% de ses fonctionnaires. Il a licencié ses gestionnaires, ses inspecteurs et ses comptables, ne conservant que les experts chargés de l’élaboration des programmes et des décisions stratégiques. Aujourd’hui, le pouvoir est confié aux soutiers, les professeurs, en bonne intelligence avec l’administration locale. «Nous négocions notre budget avec la commune, nous embauchons nos professeurs, nous nous chargeons d’ajuster les programmes nationaux en fonction de notre environnement», explique Päivi Virén, une directrice d’école à Helsinki. Des profs bac+5 sélectionnés pour leurs compétences mais surtout pour leur talent de pédagogues. Chez nous, les qualités pédagogiques sont quasiment hors sujet. Les concours sont académiques, avec des épreuves théoriques. Une petite année de formation tout aussi théorique et on expédie les jeunes profs frais émoulus dans les établissements les plus durs, advienne que pourra, chacun pour soi.
    En Finlande, la décentralisation a bouleversé les habitudes. Le travail en équipe est devenu la règle. La salle des profs, avec les bureaux de l’administration, est un lieu confortable, une grande salle avec des fauteuils, des plantes vertes, une cuisine, des vestiaires, un vrai quartier général où se prennent, collégialement, les décisions qui régissent la vie de l’école. «L’équipe pédagogique est responsable de la bonne marche de l’entreprise», résume Irmeli Halinen, au ministère de l’Education. L’après-midi, quand les élèves n’ont plus cours, les adultes se retrouvent là, en groupes à géométrie variable, pour régler tout ce qui a trait à la vie de l’école: au hasard, la progression sur l’année des séances du professeur de biologie, le choix d’un nouveau manuel d’histoire ou l’analyse des évaluations des élèves que leur transmet une fois par an le ministère de l’Education. «Nous n’inspectons pas les écoles, rappelle Irmeli Halinen. Nous comptons sur le sérieux des équipes pour faire le nécessaire si les résultats des élèves ne sont pas bons…» Faire confiance aux élèves, faire confiance aux profs.


    4. Canada : garder les élèves ensemble le plus longtemps possible


    Notre collège unique a trente ans cette année, il n’est toujours pas accepté. Il est en procès à chaque rentrée, avec l’idée que tout le monde n’est pas fait pour l’enseignement général. Pourtant, les travaux de l’OCDE le démontrent, les pays où le niveau général est le meilleur sont ceux qui gardent leurs élèves dans un cursus unique le plus tard possible. «Un tronc commun, parfois même jusqu’au bac comme dans les pays nordiques, produit les meilleurs résultats», assure Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l’éducation à l’OCDE de Paris. «A 15 ans, il est bien trop tôt pour juger du potentiel d’un jeune, et sur quels critères?» s’interroge Chester Levine, chercheur au ministère du Travail américain. Croire qu’en «offrant» des voies différentes d’orientation on permet à chaque élève de réussir selon ses moyens est une illusion néfaste. En réalité, les filières différenciées isolent les élèves faibles ou en difficulté qui y végètent. Les élèves moyens progressent peu, seuls les très bons élèves en tirent un petit bénéfice. L’Allemagne, qui plus tôt que nous encore triait ses élèves, vient d’y renoncer au vu de ses médiocres résultats dans l’enquête de l’OCDE. En Finlande, au Canada, champions toutes catégories de cette même enquête, le cursus est vraiment commun jusqu’à 16 ans, voire 18. On ne redouble pas mais, à l’intérieur des classes, les élèves à la traîne bénéficient de soutien individualisé par un prof spécialisé pour rester dans la course et éviter la stigmatisation de l’échec.
    Pendant tout ce temps, on ne sélectionne pas. Les enfants ont donc le temps de se construire, mieux protégés des enjeux de compétition. Meilleur pour leur équilibre futur. Meilleur aussi pour l’ascenseur social. «Plus un système différencie tôt, plus il est inégalitaire», explique Bernard Hugonnier.


    5. Grande-Bretagne : faire confiance à la pratique


    En matière de pédagogie, l’épreuve du feu vaut mieux que cent discours fumeux. Comme le montre la réforme du système éducatif britannique. Jusqu’au début des années 1990, les écoles font ce qu’elles veulent, ce qui autorise tous les écarts. Et tous les retards: le royaume de Sa Majesté est la lanterne rouge des pays de l’OCDE. Il est alors urgent d’intervenir. L’Etat décide donc de reprendre la main. Un: il commence par définir des programmes nationaux et des compétences précises à atteindre, par niveau et par matière. Deux: il impose aux élèves de 7 ans et de 11 ans des évaluations nationales dont les résultats sont publiés école par école. Trois: le ministère de l’Education s’emploie, tel un chalutier en haute mer, à faire remonter toutes les bonnes pratiques des profondeurs du pays, toutes ces leçons qui ont bien marché dans les classes pour les proposer en modèle (voir reportage à Londres). Le ban et l’arrière-ban des chercheurs sont sommés de produire des documents pédagogiques ad hoc. Enfin, clé de voûte du système, l’inspection scolaire est réorganisée. Désormais indépendante, l’OFSTED (Office for Standards in Education) visite les écoles tous les cinq ou six ans. «Une expérience traumatisante», résume Maura Keady, la directrice de l’école John- Burns à Londres. Il faut voir! Pendant trois jours, une poignée de contrôleurs ombrageux passent tout au crible, de l’état des tuyauteries aux prestations des professeurs en passant par l’humeur des élèves et le niveau de satisfaction des parents. Leurs rapports d’une quarantaine de pages sont consultables sur le Net. Ils font la pluie et le beau temps. Car les parents, en Grande-Bretagne, peuvent choisir l’école où ils vont mettre leur enfant. Les professeurs, indignés, avaient commencé par hurler au scandale: «C’était une intrusion dans le sacro-saint domaine de l’autonomie pédagogique», résume-t-on au ministère. Ils ont changé depuis: en presque dix ans, boosté par ce vaste dispositif, le niveau moyen est remonté. En 1998, 63% seulement des élèves de 11 ans maîtrisaient le niveau requis en anglais, ils sont 77% en 2004. En maths, c’est encore plus spectaculaire: la proportion est passée de 59% à 74%.


    6. Canada : apprendre aux jeunes à s’orienter

    En France, nous n’orientons pas les élèves. Les plus chanceux rencontrent une demi-heure un conseiller d’orientation, et la sélection tient lieu d’orientation. Tu échoues, tu dois choisir un métier tout de suite; tu es bon, tu peux attendre. Au Canada, les élèves sont amenés très tôt à construire un projet personnel, à se découvrir une vocation: «Tous les élèves suivent un cours de management personnel et d’aide à la construction de carrière», explique Jennifer Lawlay. Et il ne s’agit pas de s’asseoir passivement face à un adulte. C’est au jeune lui-même de mener l’enquête sur tel métier ou tel domaine qui l’intéresse, en se rendant sur le terrain, en rencontrant des professionnels, le tout sous la houlette d’un enseignant dûment formé. On l’aide à se prendre en main, à dépasser l’angoisse du fameux «mais qu’est-ce que je pourrais bien faire?». Dans une certaine sérénité puisque rien n’est encore joué, les choix interviennent plus tard: «Notre collège, notre lycée sont beaucoup moins compétitifs que les vôtres, il n’existe pratiquement aucune sélection avant la dernière année», explique Robert Crocker. En France, on s’oriente trop tôt et dans le brouillard, comme l’explique Patrick Fauconnier: «En troisième, alors que les jeunes ne connaissent rien des métiers. Ils ne se connaissent pas eux-mêmes.» Nos élèves, comme l’ont montré plusieurs études du ministère, s’informent par le bouche-à-oreille auprès de leurs profs, guère plus informés qu’eux, leurs copains, leurs parents. Les informations sur les métiers, sur l’emploi sont éparses et difficiles d’accès. C’est le règne de la rumeur. Les jeunes Américains ont plus de chance. Le ministère du Travail édite chaque année un énorme ouvrage, le «Occupational Outlook Handbook», ce que l’on pourrait traduire par «guide des perspectives d’emploi». Une bible illustrée et rédigée dans une langue accessible à tous, où l’on trouve tout sur 275 métiers ou groupes de métiers. Statistiques détaillées, descriptions réalistes, conditions de travail, formations y menant, carrières possibles, salaires, adresses et, cerise sur le gâteau, une analyse chiffrée des besoins dans les dix ans à venir. Un vrai best-seller, surtout sur internet: «Nous comptabilisons actuellement 6 millions de connexions par mois, tout le monde s’en sert!», assure Chester Levine.

    Caroline Brizard et Véronique Radier

    (1) «La Fabrique des "meilleurs". Enquête sur une culture d’exclusion», Patrick Fauconnier, «L’histoire immédiate», Seuil, Paris, 2005.
    (2)«Français et Américains. L’autre rive», Pascal Baudry, Editions Village Mondial, 2003.
    (3) «La Constante macabre ou comment a-t-on découragé des générations d’élèves...», André Antibi, Editions Math’Adore, Toulouse 2003.


    Caroline Brizard  Véronique Radier 



    Les systèmes éducatifs au banc d’essai

    Jusqu’ici aucun outil fiable ne permettait d’évaluer l’efficacité de tel ou tel système éducatif, de comparer les méthodes des uns et des autres. Mais depuis peu, c’est possible grâce aux enquêtes de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques). Un vaste programme du nom de Pisa (Programme for International Student Assessment) permet désormais de mesurer les performances des différents systèmes scolaires dans le monde. Il s’agit d’un monumental audit, à la fois très fiable et très détaillé, mené pendant plusieurs mois auprès de 250 000 jeunes de 15 ans, l’âge moyen de la fin de la scolarité obligatoire, de leurs enseignants et des responsables d’établissement. Il offre une estimation du niveau moyen des compétences atteint par les élèves dans chaque Etat. Les tests sont élaborés en commun par un consortium de pays et les élèves sont pris au hasard dans plus d’une centaine d’établissements par pays, eux aussi tirés au sort. Rien n’échappe à Pisa, depuis la longueur de la journée de classe, l’importance des «petits cours», jusqu’au niveau d’intérêt pour les mathématiques, ou encore le sentiment d’être bien préparé pour l’avenir...

     

    Semaine du jeudi 25 août 2005 - n°2129 - Evenement



    1 commentaire
  • Voici un article contre beaucoup de parents et de professionnels de l'enfance protestent.

     Lisez-le afin de vous faire une opinion.

    Vous avez en bas de la page, si vous le désirez, un lien pour signer une pétition.

     

    Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l'enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance.
    Dans ce contexte la récente expertise de l'INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l'enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier.
    Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité.
    Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d'héritabilité [génétique] du
    trouble des conduites ».

    Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc.
    Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?
    Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne.
    Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d'enfant risquent d'être interprétés comme l'expression d'une personnalité pathologique qu'il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie.
    A partir de six ans, l'administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants.
    L'application de ces recommandations n'engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n'induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l'encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ?
    L'expertise de l'INSERM, en médicalisant à l'extrême des phénomènes d'ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.
    En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d'opposition inhérente au développement psychique de l'enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l'abord du développement singulier de l'être humain est nié et la pensée soignante robotisée.

    Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et
    de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
    Pour autant, tous les enfants n'en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.
    Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance.
    On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l'« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) [va] engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ».
    On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d'instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d'ordre public.
    Le risque de dérive est patent : la détection systématique d'enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d'endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces
    établissements de lieux d'accueil ou d'éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention
    .

    Professionnels, parents, citoyens, dans le champ de la santé, de l'enfance, de l'éducation, etc. :


    - Nous nous élevons contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social.


    - Nous refusons la médicalisation ou la psychiatrisation de toute
    manifestation de mal-être social.


    - Nous nous engageons à préserver dans nos pratiques professionnelles et sociales la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement.


    - Nous en appelons à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants, dans un esprit de clarté quant aux fonctions des divers acteurs du champ social (santé, éducation, justice) et quant aux interrelations entre ces acteurs.

    Contact :
    contact@pasde0deconduite.ras.eu.org

    Signer la pétition :
    http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/index.php?petition=3&signe=oui


    Voir les signataires :

    http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/index.php?petition=3&pour_voir=oui


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