• Les mauvaises notes et la "constante macabre"

        Les enseignants admettent de plus en plus qu'à chaque contrôle en classe ils réservent systématiquement un pourcentage de mauvaises notes à leurs élèves, selon une enquête inédite réalisée par André Antibi professeur d'université et révélée mercredi lors d'un colloque au Sénat.

    "J'ai réalisé ces huit derniers mois une enquête auprès de 1.900 professeurs dans une vingtaine de régions leur demandant si «la constante macabre existe»", a expliqué à l'AFP M. Antibi.

    "Par «Constante macabre», j'entends qu'inconsciemment les enseignants s'arrangent toujours, sous la pression de la société, pour mettre un certain pourcentage de mauvaises notes. Ce pourcentage est la constante macabre", a précisé André Antibi.

    Selon son enquête, "95 % des enseignants répondent que «la constante macabre existe», ce qui signifie qu'ils reconnaissent ce pourcentage systématique de mauvaises notes".

    André Antibi s'est fait connaître en 2003 à travers un livre, "La Constante macabre", dans lequel il dénonçait déjà le poids excessif de la note au sein d'un système qui sélectionne par l'échec et finit par décourager beaucoup d'élèves.

    Il a mis en place depuis deux ans une expérimentation pour lutter contre cette "constante macabre".

    Ce nouveau système intitulé "Système d'évaluation par contrat de confiance" (EPCC) fonctionne "sur un principe simple", selon M. Antibi: une semaine avant un contrôle, l'enseignant donne le programme de l'examen à l'élève en choisissant une liste d'exercices déjà corrigés en classe. L'élève n'a plus qu'à refaire les exercices le jour du contrôle et il obtient une très bonne note, en ayant "bien appris".

    L'expérimentation de la méthode a déjà prouvé que ces élèves avaient le même niveau aux évaluations nationales.

    "Environ 1.500 profs pratiquent ce système et de plus en plus de collègues le font", a ajouté M. Antibi qui va publier dans un mois un livre sur le sujet intitulé: "Les notes: la fin du cauchemar".
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    Évaluer dans la situation actuelle : 
    des inconvénients trés importants  ... 
    - Implicitement, un certain  pourcentage de mauvaises notes ( une « constante macabre » ) semble nécessaire pour que l'évaluation soit  crédible 
    - Sous la pression de la société, l'enseignant devient un sélectionneur malgré lui.
    - De nombreux élèves faisant partie du « mauvais tiers »  d'une classe sont injustement en échec malgré leur travail. Ils se découragent et perdent confiance 

    APPEL POUR UNE ÉVALUATION PLUS JUSTE DU TRAVAIL DES ÉLÈVES ET DES ÉTUDIANTS


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  • Si celà vous intéresse de connaître les systèmes éducatifs dans le monde : classements en durée d'enseignement, en pourcentage de scolarisation, etc....

    http://www.linternaute.com/actualite/savoir/06/champions-ecole/ 

     


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  • Rebonds
     
    Pire que la discrimination par la carte scolaire,
    l'obligation d'accepter une éducation formatée.
     
    Pour des pédagogies différenciées
     
    Par Bernard COLLOT
    QUOTIDIEN : Mardi 12 septembre 2006 - 06:00
    Bernard Collot essayiste, ancien instituteur. Auteur de: Une école du 3e type ou la pédagogie de la mouche, éd. l'Harmattan ; Du taylorisme scolaire à un système éducatif vivant, éd. Odilon.
     
    Dans la polémique déclenchée par Ségolène Royal, il est pour le moins surprenant que ne soit jamais évoqué ce qui constitue un véritable scandale dans une société où chacun se réclame de la démocratie. Dispenser de «l'instruction» à chaque enfant est obligatoire depuis Jules Ferry. Personne ne conteste cette formidable avancée sociétale. L'Etat, les communes, devant donner à chaque citoyen parent les moyens d'assumer ce devoir qui lui incombe (comme le devoir de subsistance par exemple). En fait, cette obligation d'instruction pour le citoyen parent et cette obligation de lui en fournir les moyens par l'Etat et les communes s'est métamorphosée en obligation scolaire... Et c'est du coup l'Etat qui se substitue au citoyen quant à la responsabilité et au devoir d'instruction. Tout se passe donc comme si, à partir de 5 ans, l'enfant était «enlevé» aux familles, sans qu'elles n'aient rien à dire, les fonctions habituelles de la parenté étant alors assurées par des fonctionnaires.
    Bien sûr, ce n'est pas un enlèvement total, il reste des soirées quand elles ne sont pas largement occupées par l'intrusion scolaire dans l'intimité familiale : les devoirs ! L'enfant trouve alors un nouveau père, l'Etat, une nouvelle mère, l'école. C'est d'ailleurs bien comme cela que c'était perçu au moment des hussards noirs de la République. Quand les échecs de l'école deviennent de plus en plus apparents et gênants, bizarrement les mêmes qui excluent totalement les parents de ce qui peut se passer à l'école les montrent alors du doigt en se gargarisant du mot «parentalité» qui serait mal assumé.
    Parce que le scandale se situe dans le fait que la totalité d'une tranche d'âge de la population est «captive» d'une institution qui est totalement hors du contrôle, du regard des citoyens dont elle s'empare des enfants.
    Le mot «captif» est bien le mot exact, d'une part parce que, à moins d'être très privilégié, on ne peut se soustraire à ce qui est un «enfermement» dont l'Etat désigne lui-même le lieu à chaque citoyen (carte scolaire). L'incroyable déni de démocratie se trouve bien là : non seulement les parents citoyens sont obligés de «laisser» leurs enfants là où l'Etat le leur dit, mais en plus, ils n'ont rien à dire sur ce qui s'y passe, les fonctionnaires qui opèrent dans un lieu que l'on peut qualifier de «carcéral» disposant d'un pouvoir absolu qui n'est que vaguement contrôlé par sa propre hiérarchie. Autrement dit, l'école est un Etat dans l'Etat qui échappe au contrôle démocratique et s'autoprotège lui-même.
    Admettons que les fonctionnaires de cet Etat aient conscience à la fois du pouvoir dont ils disposent et de l'immense responsabilité qui est la leur dans une situation aussi anormale, ce qui est heureusement le cas le plus général. Chacun sait que la façon d'aborder les apprentissages, autrement dit la pédagogie ou les stratégies éducatives, n'est pas neutre. Les pratiques éducatives à Sparte n'étaient pas les mêmes qu'à Athènes ! Comme on apprend à lire et à écrire, on devient citoyen. Les polémiques entre traditionnels et modernes, particulièrement ravivées par un ministre irresponsable, démontrent au moins que nous n'en sommes qu'aux balbutiements de la science des apprentissages collectifs. Elles démontrent qu'il y a aussi d'autres enjeux derrière de prétendues batailles d'experts. Mais alors, comment accepter que des enseignants aient la liberté de choisir des stratégies éducatives fondées sur l'épanouissement (disons Athènes) ou sur la soumission (disons Sparte), qu'un ministre puisse décider de ce qui est bon ou mauvais, et que les parents, seuls responsables de leurs enfants, doivent accepter et faire subir à leurs enfants ce qu'aura décidé... une carte scolaire ?
    Le vrai problème soigneusement dissimulé n'est pas celui de la discrimination sociale par la carte scolaire, c'est l'obligation d'accepter les pédagogies décidées selon le seul bon vouloir des enseignants. Si, dans un même secteur, des parents pouvaient choisir entre un établissement aux pédagogies traditionnelles et un établissement aux pédagogies modernes, il est certain que les choix ne s'effectueraient plus sur des critères sociaux, prétexte mis en avant par les défenseurs de la carte scolaire. Tant que les parents sont exclus de l'élaboration des stratégies éducatives des établissements de leurs quartiers (ce qui sera un jour une vraie révolution culturelle), tant qu'ils sont soumis à laisser leurs enfants à partir de 5 ans dans une institution hors du contrôle des citoyens, on ne peut pas continuer, dans une société démocratique, à les obliger à subir les choix d'enseignants (ou d'un ministre) dont chacun sait qu'ils ne dépendent que d'appréciations individuelles (puisqu'elles peuvent toutes être contestées) et qu'ils auront des conséquences sur le développement cognitif, psychologique et citoyen de l'enfant.
    Cela implique donc la possibilité de choix entre des établissements aux pédagogies différentes. Dans la ville de Gand, en Belgique, plus d'un tiers de la quarantaine d'écoles communales sont officiellement des écoles de type Freinet. La mixité sociale y est parfaite dans toutes ! Seul problème, les listes d'attente pour y inscrire les enfants sont très longues...

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  • Bases-élèves: LES ENSEIGNANTS NE SONT PAS DES FLICS !<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    Depuis septembre 2005, « Base-élèves », un système de fichage des élèves scolarisés depuis l'âge de 3 ans jusqu'au cm2 est expérimenté dans 21 départements français. <o:p></o:p>

    Cette Base-élèves est un système de saisie et de gestion informatiques par Internet de tous les élèves des écoles maternelles et élémentaires. Il est appelé à être généralisé en septembre 2006. Cette  « base élèves » prévoit que toutes les données (familiales, sociales, scolaires et identitaires) concernant les élèves soient transférées par les directeurs d'école à l'IEN, à l'IA, puis au Rectorat pour terminer au fichier national de l'Education Nationale via Internet . <o:p></o:p>

    Alors que l'air du temps est au sécuritaire, tous les discours de gestion de l'Education Nationale ne nous ôteront pas de l'esprit qu'un tel outil de fichage des élèves est dangereux car il n'y a aucune assurance sur l'utilisation d'un tel fichier disponible sur le web.... Login et mots de passe ne sont en rien des sécurités comme l'explique le livre de Jacques Henno, « Tous fichés », paru aux éditions Télémaque.<o:p></o:p>

    Autre élément qui ne laisse aucun doute sur les objectifs avoués ou non de cette Base: que cachent ces items Réseau, Nationalités? .....<o:p></o:p>

    Autant d'éléments qui amènent les remarques suivantes:<o:p></o:p>

    -La divulgation et l’utilisation d’informations strictement privées peuvent s’avérer dangereuses dans cette période du « tout sécuritaire ». La divulgation, d’informations privées, si elle se révélait effectivement demandée, ne représente-t-elle pas pour nous un risque de dérive vers d’autres utilisations « extra-scolaires » ? A ce jour, personne ne peut répondre par la négative.<o:p></o:p>

    -La centralisation des données est soi-disant motivée par des besoins statistiques. En quoi l’introduction d’une logique de fichage de type comptable motivée par un besoin de statistiques toujours plus important peut-il être utile aux besoins éducatifs, pédagogiques des jeunes ?Cela laisse-t-il encore la possibilité aux enseignants d'une approche humaine de chaque situation ?<o:p></o:p>

    Sous un anodin instrument de gestion , se cache la mise en oeuvre des objectifs de la Loi Organique relatives aux Lois de Finances (LOLF), favorisant le passage d’une « Culture de moyens à une culture de résultats ».<o:p></o:p>

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    Toutes ces mesures sont à rapprocher du "rapport Benisti", commandé par le gouvernement concernant le risque des "comportements déviants" des enfants dès leur plus jeune âge, notamment en rapport avec la langue maternelle ; qui amalgame « délinquance » et « familles issues de l’immigration », qui propose une « culture du secret partagé » et qui a fortement inspiré la loi sur la délinquance du Ministre de l'Intérieur et les lois Perben II qui considèrent comme potentiellement délinquante toute « personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles » donc à signaler à la police via le maire. <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    A ce jour, peu de réactions hostiles en France.<o:p></o:p>

    Dans le milieu enseignants, des réactions se font dans quatre départements pilotes (14, 61, 66 et 12). Les syndicats départementaux y appellent à la vigilance, mais aucune réaction encore au niveau national. Sud Education Aveyron, qui l'an passé a empêché la création de personnel relais dans les écoles au services des commissaires de police , appelle au boycott de cette expérimentation. Mais il faut aller plus loin: il faut un mouvement d'ampleur dénonçant le fichage systématique de la population.<o:p></o:p>

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    Un peu d'historique pour apprécier la situation:<o:p></o:p>

    Eté 2004, la nouvelle loi Informatique et Liberté est votée avec un objectif: revoir à la baisse les prérogatives de la CNIL, libéralisant et privatisant ainsi le fichage de la population. Cette loi retire à la CNIL ses pouvoirs de sanction et de véto en matière de fichiers policiers, et légalise la création, par les sociétés de perception de droits d'auteurs, de fichiers d'"auteurs présumés d'infraction". <o:p></o:p>

    Dans la foulée:<o:p></o:p>

    - en septembre 2004, à Rennes, l’Inspection d’Académie a envoyé un courrier aux directeurs(trices) des écoles pour retrouver la présence d’un élève. Le courrier ne mentionnait pas le motif de la recherche. Un directeur a répondu. C’est ainsi que Randy, 6 ans, élève de l’école Georges Clémenceau où il venait de faire son entrée au cours préparatoire, s’est retrouvé en centre de rétention avec sa mère, déboutée du droit d’asile et expulsable.<o:p></o:p>

    -En octobre 2004, à Metz, deux enfants de trois et six ans sont emmenés avec leurs parents au centre de rétention de Lyon. La police avait demandé aux enseignants de les retenir à l’école après l’heure de la sortie pour pouvoir venir les enlever sans provoquer trop d’émoi.<o:p></o:p>

    -A Nantes, des gendarmes sont passés dans plusieurs écoles, sans avoir préalablement averti les directeurs(trices). Ils étaient à la recherche d’un enfant étranger. L’Inspecteur d’Académie envoie des courriers dans les écoles publiques et privées pour rechercher des élèves, tous étrangers .<o:p></o:p>

    -Le 30 novembre 2004, Thyde Rosell et Jean-Marc Raynaud, militants et enseignants de l’Education Nationale comme de l’école libertaire "Bonaventure", ont été placés en garde à vue , la police les accusant d’avoir accueilli et hébergé entre 1998 et 2001, au sein de l’école Bonaventure puis à leur domicile, un enfant, 8 ans à ce jour, enfant dont les parents ont été arrêtés le 3 octobre .<o:p></o:p>

    -Le 12 décembre 2004, la "Base élèves" reçoit l'aval de la nouvelle Cnil.<o:p></o:p>

    -En février 2005, le projet Sconet , base de fichages des élèves des collèges et lycées est lancé avec notamment rentrées de données sur les sanctions des élèves, leurs présences, les règlements des cantines,...<o:p></o:p>

    -En septembre 2005, la Base élèves est expérimenté dans des écoles.<o:p></o:p>

    -En janvier 2006, la base Sconet démarre dans les collèges et Lycées.....<o:p></o:p>

    -Et ce 17 janvier 2006, l'Inspection Académique de l'Oise envoie ce courriel aux proviseurs des lycées et lycées professionnels:<o:p></o:p>

    Mesdames et Messsieurs les proviseurs de lycées et lycées professionnels,
    Lors du prochain comité d'administration régionale sera abordée la question des élèves de nationalité étrangère sous menace de reconduite à la frontière. un bilan doit étre transmis à cette fin à Madame le Recteur pour le vendredi 20 janvier.
    A la demande de Monsieur l'inspecteur d'académie, il serait souhaitable de disposer d'un bilan départemental sur la question. Vous serait-il possible de m'indiquer (par courrier électronique) :
    1) le nombre d'élèves mineurs susceptibles, de part la situation de la famille, de faire l'objet d'une telle mesure et scolarisés dans votre établissement (et dont vous auriez connaissance bien entendu).
    2) pour les élèves majeurs sous la menance d'une reconduite à la frontière, leurs noms, nationalités et résultats scolaires.
    En vous remerciant par avance
    Harald Renout
    chef d ela division de la scolarité
    inspection académique de l'Oise.
    <o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    Qui peut encore croire que ceux qui alertent sur ces risques de fichage se font de vaines craintes....<o:p></o:p>

    Il faut réagir:<o:p></o:p>

    Les enseignants ne sont pas des flics !<o:p></o:p>

    Il faut alerter la population, notamment les parents d'élèves.<o:p></o:p>

    A leur insu, et avec la collaboration du monde de l'éducation, un fichage de leurs enfants se prépare....<o:p></o:p>

    Appeler à la vigilance, c'est insuffisant; il faut appeler à la désobéissance civile pour que les enseignants refusent de cautionner ce fichage et ne soient pas les rouages d'une politique sécuritaire aujourd'hui, et fasciste demain.<o:p></o:p>

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    Josef Ulla, Sud Education Aveyron<o:p></o:p>

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  • Bonjour,

    Je viens d'être informée que certaines CAF ne versent pas l'allocation de rentrée scolaire (ARS) lorsqu'elles sont informées que la famille a choisi l'instruction à domicile.

    Pourtant, des frais sont bien engagés puisqu'il faut bien du matèriel pédagogique

     pour enseigner à la maison : trousse, crayons, cahiers, livres....

    Où se trouvent la liberté et l'égalité dans celà ?

    La loi l'autorise mais les faits font pression

     pour que les gens rentrent dans un moule...

    Est-il permit d'être différent ?

    Marie Louise


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