• DE L'ECOLE A LA MAISON A L'ECOLE D'INGENIEUR

    Bonjour chers parents, chers enfants,

    J'ai passé par "l'école à la maison", avec des cours par correspondance et le suivi de mes parents, depuis le CP jusqu'à l'entrée en troisième. Nous étions une famille nombreuse et nous y avons tous passé, certains plus longtemps que d'autres. L'aînée est allée pour la premiére fois "à l'école" (dehors) en rentrant en Prépa. Il est vrai que nous avons tous eu des petits problèmes d'intégration, d'autant plus que de nos jours, on ne fait pas de cadeaux à ceux qui sont différents de par leur origine scolaire et ou leur comportement ... plutôt innocent voire naïf des mauvaises blagues ou des violences, en ce qui nous concerne. Ce qui justifie entre autres le choix de faire l'école à la maison, c'est cette mise à l'écart des agressions inutiles. A l'entrée dans le cycle extérieur, nous avons eu à nous battre moralement pour nous faire accepter et respecter. Mais même si nous avons quelque peu "souffert" de cette confrontation plutôt pénible avec les jeunes de l'extérieur, cela nous a permis de développer en nous-même une énergie exceptionnelle qui devrait se trouver dans tous les êtres et dont souvent nous ne sommes pas conscients. Aujourd'hui, je suis fière d'appuyer
    l'expérience de l'école à la maison au profit d'un rapprochement parents-enfants devenu, je pense, important dans une époque où l'individualisme sépare, souvent et trop tôt, les membres d'une même famille.
    Je suis moi-même en école d'ingénieur, et ce passé me sert chaque jour. Le fait de travailler seule par exemple, surtout à partir du secondaire, m'a donné le goût aux études et m'a fait aimer ce que je faisais, m'a fait voir les choses de mes propres yeux et donc sans l'influence de la vision d'un enseignant ou d'un système. Une grande déviation subsiste : devant un problème ou devant un cours, je cherche toujours à approfondir les recherches et les tenants et aboutissants des ènigmes, jusqu'au maximum de mes capacités. Et c'est pourquoi je passe beaucoup plus de temps sur les exos que la plupart des autres étudiants. L'école à la maison m'a rendue perfectionniste, parce que j'avais tout mon temps pour fouiller les livres librement et m'instruire à fond sur des sujets qui me passionnaient. J'ai dû apprendre à ingurgiter des choses inintéressantes, ennuyeuses et parfois complètement inutiles. Le système éducatif se révèle là défectueux quant à la gestion des moyens intellectuels mis à disposition de milliers de cerveaux qui se contentent pour la plupart de s'y soumettre "bêtement"... et c'est dommage. Alors j'encourage vivement les parents à ne pas écarter cette chance unique dans le monde, de l'instruction à domicile légitimée par nos lois, et même à s'y lancer sans crainte, car les études deviennent un plaisir pour l'enfant si on sait les présenter de la bonne manière. Et il n'est pas question d'intelligence de l'enfant ou de compétences des parents, il est question de faire vibrer les sensibilités de l'enfant, puisque c'est d'abord par les sens que les enfants découvrent le monde qui les entoure. Il ne tient qu'à vous, responsables enseignants, que cette découverte ne soit pas superficielle ou dramatique mais une aventure dans laquelle les enfants sont les héros. Bon courage à toutes et à tous !

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  • Voleurs d'école


    La scène se passe en Argentine où plus de 20% des enfants ne sont pas  
    encore scolarisés. Certains parce qu'ils sont trop pauvres ou trop  
    éloignés des écoles, d'autres parce qu'ils sont requis à d'autres  
    tâches : les travaux des champs ou le tri des poubelles, la nuit, sur  
    les trottoirs.

    Au nord du pays, une école perdue au milieu de terres arides :  
    certains enfants ont fait près de deux heures de marche à pied pour  
    venir là. La maîtresse enseigne à une classe de plus de cinquante  
    élèves de huit à dix ans, entassés dans une salle trop petite.  
    Plusieurs sont assis à trois derrière un pupitre prévu pour deux.  
    Pourtant, ils sont infiniment appliqués. Ils écrivent sur leur cahier  
    avec un soin extraordinaire. À la fin de l'exercice, la maîtresse  
    prend la parole pour faire la correction et donner les explications.  
    Elle pose une question : plusieurs mains se lèvent. La maîtresse  
    regarde sa classe, puis tourne un peu la tête. Aux fenêtres ouvertes,  
    une dizaine d'enfants sont accoudés, serrés les uns contre les  
    autres. Écoliers clandestins, ils viennent voler un peu d'école après  
    avoir fini les corvées du matin. Ils se sont occupés des chèvres et  
    ont trié les piments, et, avant de se remettre à la tâche, ont décidé  
    d'aller grappiller quelques bribes de savoir scolaire. La maîtresse  
    les regarde. Elle les connaît bien : ils viennent presque tous les  
    jours en cachette de leurs parents. Elle répète sa question en les  
    regardant. Deux d'entre eux lèvent la main à leur tour. Elle donne la  
    parole à Manuel, le petit berger qui ne fait pas partie de sa classe,  
    mais qui, pourtant, trépigne d'impatience à l'idée qu'il pourrait  
    avoir la bonne réponse...

    Voilà une histoire qui ne surprendra guère les parents des enfants  
    qui vont rentrer dans les petites classes ces prochains jours : ils  
    savent à quel point leurs enfants ont soif de savoir... Mais les  
    parents des plus âgés n'y croiront guère : comment imaginer que des  
    enfants puissent enfreindre une interdiction familiale pour aller à  
    l'école et apprendre ? On sait bien que, passée la première curiosité  
    et à de rares exceptions près, nos enfants ne vont à l'école qu'en  
    traînant des pieds... ou pour voir les copains ! Rarement pour le  
    plaisir d'apprendre.

    C'est que nous sommes une société rassasiée. Et notre école est à  
    notre image. On y défile devant l'étalage des programmes comme on  
    fait ses courses entre les rayons du supermarché : en évitant de  
    perdre du temps et en cherchant le meilleur rapport qualité / prix.  
    Le moins de travail possible pour la meilleure note possible. Rien  
    n'est pire que cette marchandisation du travail scolaire : elle tue  
    le désir d'apprendre et fait de nos enfants des consommateurs  
    d'école... Espérons que la plupart des professeurs sauront, cette  
    année, créer ce désir et faire de nos enfants, à l'instar des petits  
    Argentins, des voleurs d'école.

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  • Eva

    L'instruction dans notre famille
    comme alternative à l'école
     
    Notre fille ainée Eva a fréquenté avec 31 petits camarades les trois années d'école maternelle, certe principalement le matin. En maternelle, nous nous étions rendus compte que l'approche pédagogique de l'éducation nationale ne nous correspondait pas du tout, que la créativité était très limitée et qu'un grand nombre d'activités étaient logiques,  cartésiennes et d'une certaine pauvreté.
    En 2003 Eva est allée au CP toujours à l'école du village, à 250 mètres de chez nous.
    L'année s'est déroulée cahin-caha, la découverte de la lecture a été une grande richesse pour elle, mais nous trouvions que l'enseignement était triste et rigide . Elle a eu deux semaines de contrôles et d'évaluations par trimestre, soit six semaines en tout et vivait très mal ces contrôles à l'âge de sept ans, il lui arrivait de se lever en pleurs à l'idée de ces contrôles qu'elle réussissait pourtant bien.

    Un jour elle nous a expliqué qu'elle en avait  "vraiment marre de faire du coloriage magique".
     

    Eva terminait toujours ses exercices rapidement, alors elle était en avance sur ses camarades. Elle avait alors pour instruction de faire du coloriage magique : vous savez, ce genre de coloriage prémaché avec des indications pour chaque couleur : 1=rouge, 2=Bleu, 3=Vert, 4=Jaune..etc
    homeschooling, école à la maison, unschooling, instruction en famille

    C'est anecdotique  mais je le relate ici parce que cette anecdote porte en elle toute la dimension de la pédagogie selon l'éducation nationale. 

    Le coloriage c'est déjà pauvre en soi, mais si on a même pas le choix des couleurs alors, c'est vraiment prendre les enfants pour des moutons de panurge et pas pour des individus.

    Elle aurait pu par exemple profiter de son temps d'avance sur ses camarades pour aller aider ceux qui avaient des difficultés et apprendre ainsi la coopération et l'entraide plutôt que la compétition et le chacun pour soi. Elle aurait alors pu éprouver la joie d'aider un autre plutôt que de ressentir l'inutilité de ce coloriage, parce que cela s'est répété tout le long de l'année. Mais il n'y a pas de place pour cela dans une classe de 32 enfants.

    Un autre jour, l'école m'a téléphoné pour me dire qu'Eva avait fait pipi dans sa culotte. Cela m'a beaucoup surpris, mais en questionnant Eva, elle m'a expliqué qu'au delà de 2 ou 3 élèves, les autres n'avaient plus le droit d'aller aux toilettes,  ni de boire de l'eau en classe s'ils avaient soif. Quel adulte accepterait ainsi un emploi où ses besoins physiologiques les plus élémentaires n'ont pas de place ?

    A Noël l'arrivée du premier bulletin trimestriel m'a consterné : Eva avait de bons résultats, et une moyenne de 9,43.

    Alors j'ai compris devant ce ,43 que la course et la compétition était engagée à cet âge de sept ans et pour de nombreuses années. Cela s'est confirmé en fin d'année avec la nomination des "meilleurs élèves".

    Tout n'est pas noir bien sûr, mais pour moi la majorité du projet éducatif prend racine sur des bases qui ne me correspondent pas du tout, alors l'ensemble qui se construit à partir de cela me semble erronné.

    L'été  2004 a été riche en questionnements, en lectures et en interrogations par rapport à l'éducation nationale et à la fonction réelle de l'école pour mes enfants.

    Cette période de maturation m'a permis de comprendre qu'un des objectif du système scolaire était d'élever (ou plutôt de rabaisser d'ailleurs) des individus dont le but serait de pérenniser la société dans son fonctionnement actuel.
    Dans le pays du monde où l'on consomme le plus d'anxiolytiques, antidépresseurs et autres psychotropes, il y a des questions à se poser sur la capacité de cette société à rendre les gens heureux, parce qu'au final, c'est quand même ça qui est le plus important. Un autre objectif étant le transfert de savoir dans le sens celui qui sait vers celui qui ne sait pas, ce qui est complètement erronné à mon sens.

    J'ai aussi compris que mes enfants n'auraient pas de place dans ce système en temps qu'individus avec un rythme et des besoins spécifiques.Ils seraient seulement la  partie d'un groupe auquel il faudrait se conformer et se formater sans faire de vagues.

    La rencontre nationale de l'association "Les enfants d'abord" se déroulait fortuitement à une heure de chez nous cette année. Nous avons décidé de nous y rendre. La rencontre avec d'autres parents non scolarisant, la rencontre avec des adolescents jamais scolarisés qui m'ont ému et surpris pour leur intégrité, leur spontanéité et leur respect, le fait de pouvoir verbaliser nos peurs et nos doutes ont finalement balayé notre indécision. Nous avons alors laissé le choix à nos enfants de faire la rentrée à l'école ou à la maison. Et leur choix s'est porté sur la maison, sans aucune hésitation, vu les souffrances rencontrées l'année précédente, pour Eva du moins.
     

    Après quelques hésitations initiales, nous avons adopté une instruction "semi-formelle" en nous concentrant sur les mathématiques et le français, le reste des matières passant par osmose ou en fonction des demandes du moment, avec des supports empruntés à la bibliothèque ou des documents trouvés sur internet.

    Pour ce qui est des mathématiques, matière que j'ai excécré pendant toute ma scolarité, nous avons trouvé grâce à d'autres parents qui l'utilisent, une méthode québéquoise "Défi math" gratuite envoyée régulièrement par e-mail.

    Cette méthode est vraiment merveilleuse pour moi, ma fille qui n'aimait pas du tout les maths non plus en réclame désormais, et c'est un moment que nous partageons avec plaisir.
    Basée sur des manipulations d'objets de la maison, les exercices sont très concrèts et pragmatiques, parfois un peu révolutionnaires par leur approche radicalement différente de ce que l'on pratique habitudellement. Cela demande néanmoins un certain investissement en temps et en énergie pour fabriquer à chaque fois le matériel pédagogique. 

    homeschooling, école à la maison, unschooling, instruction en famille

    Robert Lyons, l' auteur de cette méthode indique  : "Vous êtes la seule personne qui doit apprendre quelque chose durant ces activités. Observez, questionnez et écoutez pour que vous appreniez et non pour faire apprendre".

    Pour finir, je peux dire que ces quelques premiers mois d'instruction en famille ont été d'une grande richesse pour nous cinq, les journées sont denses et parfois difficiles, mais j'ai une joie infinie à voir mes trois enfants grandir et évoluer à leur rythme. 

    Vos réactions, témoignage, questionnements sur l'école à la maison, sur le Forum

    http://www.eco-bio.info/homeschooling.html


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  • je viens de lire ça sur une autre liste......

    Je sais ce qui se passe au Canada,
    selon les provinces.
    Il y a deux options :
    Ou tu t'enregistres comme faisant l'école à la maison, et voulant suivre le
    programme officiel, et là, ils te donnent dans les 1200 dollars  
    pour l'année et par enfant, je crois.
    Ou tu ne t'enregistre pas, tu fais comme tu veux, en expliquant en  
    deux / trois phrases ton projet pédagogique.
    Je crois bien qu'aux Etats-Unis, c'est un peu la même chose, selon les états.
    Si c'est vrai...... je rage d'habiter en France, en plus vue le  
    mastos dont ils disposent par rapport à ici en français....

    ah la la nous avons des siècles de retard... pffffffffffff


    Helene
    des Landes
    Maman veuve de Fab, de:
    François à Marseille
    William avec Laétitia et Léo
    et non scolarisante de:
    Clémentine
    Marie-Laure
    Sophie
    Mylène
    Alyzée

     

    Le gouvernement new-zealandais paie 15 $ par semaine (et par enfant)

    aux familles qui enseignent à leurs enfants à domicile!


     
    http://www.childcareonline.co.nz/cms/articles.php?Page=252

     Claudia


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  • Danger : l'Education Nationale tente d'étouffer la liberté d'instruction.



    J'ai choisi de prendre en charge l'éducation de mon enfant pour lui
    permettre de ne pas être confronté trop tôt aux problèmes de l'école, de
    vivre et d'apprendre à son rythme. La loi me donne le droit de choisir
    le type d'éducation que je lui donne et de l'instruire mais crée de plus
    en plus d'obstacles qui me poussent à renoncer à l'exercice de cette
    liberté... obstacles plus difficiles à surmonter que le regard de ceux
    qui découvrent que c'est bien l'instruction et pas l'école qui est
    obligatoire.

    Chaque année, des 6 aux 16 ans de mon enfant, je dois faire deux
    déclarations écrites comme quoi l'instruction lui est donnée dans la
    famille. S'ensuivent un contrôle social, pour vérifier que l'enfant
    n'est pas mal traité et un contrôle de l'instruction, pour vérifier que
    l'enseignement donné et que l'enfant progresse. L'Education Nationale
    demande que l'enfant instruit en famille ait un niveau équivalent à
    celui des enfants scolarisés en fin de période d'instruction, c'est à
    dire à 16 ans.

    Le problème c'est que l'Education Nationale tente de me contraindre
    d'avoir la même pédagogie à la maison qu'à l'école et de suivre le
    programme officiel. Mais les apprentissages se font très différemment,
    voire naturellement hors de l'école et ces apprentissages contrôlés à
    l'aune des programmes se retrouvent formatés.

    Il y a de plus en plus de cas d'inspections qui se passent mal, où il y
    a des abus de la part d'inspecteurs qui ne respectent pas toujours les
    textes de loi. Normalement c'est l'enseignement qui doit être contrôlée,
    ce que le parents mettent en oeuvre, les ressources qu'ils offrent pour
    aider l'enfant à apprendre, ainsi que ses progrès. Pas les connaissances
    de l'enfant.

    Mais de plus en plus d'inspecteurs font passer des tests, pas
    obligatoires aux enfants et comparent leur niveau à celui de l'école.
    Des familles se voient poussées à scolariser leur enfant sous la menace
    d'amende ou de prison à cause de ces tests abusifs. Alors que l'enfant
    est épanoui, qu'il a des amis et qu'il apprend, peut-être pas les mêmes
    choses au même moment que les enfants qui vont à l'école, mais autant de
    choses, autrement. Parce que c'est quand on a envie ou besoin
    d'apprendre quelque chose qu'on l'apprend le mieux. Je me retrouve donc
    coincée entre l'école et l'Education Nationale qui souhaite encadrer
    l'instruction en famille et me faire rentrer dans le rang. Pourtant j'ai
    le droit de choisir le type d'éducation que je donne à mon enfant, c'est
    inscrit dans les droits de l'homme (article 26-3), mais des décrets et
    des circulaires réduisent peu à peu cette liberté.


    De plus les médias continuent de faire croire que l'école est
    obligatoire, ils font le jeu de l'EN et font passer les familles
    non-scolarisantes pour des irresponsables ou des hors la loi. Moi je me
    fiche de savoir si mon enfant sera parmi les gagnants de demain dans
    cette société qui place la croissance économique avant le respect des
    individus et du bien commun... Je ne veux pas d'une école qui inculque à
    mon enfant qu'il faut des herbicides pour faire pousser le blé, que
    ronald macdonald est l'ami des indiens et que la vie c'est la
    consommation ou le business.


    Si nous, citoyens, négligeons ces abus de la part de certains
    inspecteurs d'académie et à travers eux de l'Education Nationale, nous
    les encourageons à décider précisément du contenu et des modalités des
    apprentissages. L'instruction des enfants est essentielle dans la
    société, elle peut jouer lourdement en faveur du bien-être des citoyens
    ou du bien être de l'économie. J'ai peur que bientôt nous, parents,
    n'ayons plus cette liberté fondamentale d'instruire nos enfants selon
    nos convictions, n'ayons plus le choix de l'école ou non. Alors
    l'Education Nationale contrôlera à cent pour cent l'éducation des
    enfants, ce qui peut mener au pire et les citoyens de demain auront bien
    du mal à appréhender la vie en dehors des rails de la compétition et de
    la croissance. Le gouvernement continuera de grignoter nos droits et nos
    libertés, comme il le fait déjà dans de nombreux domaines, avec l'appui
    de certains médias et de certains juges, comme ailleurs. Avec d'autant
    plus de facilité que l'éducation ainsi contrôlée par le gouvernement
    aura inculqué aux citoyens des valeurs orientées vers le libéralisme.

    Pour évitez cela, pour protéger le droit des parents de choisir le type
    d'éducation qu'ils donnent à leurs enfants, vous pouvez vous informer
    davantage sur l'instruction hors école. Internet regorge de sites et de
    forums abordant ce thème. Pour soutenir la liberté d'instruction vous
    pouvez diffuser ces informations autour de vous, rappeler à vos proches
    que les enfants ont le droit de grandir en famille et d'apprendre
    autrement et dénoncer la vision étriquée et délétère des médias.

    " Les parents ont par priorité le droit de choisir le genre d'éducation
    à donner à leurs enfants. "
    Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, 1948, article 26-3.



     


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  •  

    Je sais qu'ils peuvent se passer en candidat libre et que l'on peut via les
    cours à distance apprendre et travailler le programme, mais n'avez vous
    aucunes craintes à ce niveaux pour vos enfants?
    c'est une vrai question, pas une critique ou rien, en fait je crois avoir
    peur de ne pas réussir à assurer suffisamment bien l'instructuion de mes
    enfants pour qu'ils s'en sortent face à un examen comme celui-ci.

    j'attends vos témoignages!

    Bonne journée!

    Natacha

     

    Ce qui m'inquiète, serait peut-être qu'il ne soit pas reçu dans certaines  
    écoles car souvent on demande des preuves (cahier de notes ou autres)

     du  niveau scolaire.
    Sinon je n'ai pas de crainte face à leur niveau : quand j'entends et je vois  
    le niveau de certains scolarisés, je me dit que comme
    ils touchent plus à tout ils auront une culture générale plus étendue.
    Mais c'est vrai que je me remets aussi beaucoup en question , difficile  
    d'être un bon pédagogue.Je me dis que je fais de mon mieux et essaie de  m'adapter
    à leurs attentes, à leur façon de progresser et aux difficultés  qu'ils rencontrent.


    Lorène


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  • Bonjour,

    En ce qui concerne les cours par correspondance, une année chez PI nous
    coute 586 euro par an, a payer en 3 fois pour un CE1. L'annee derniere, nous
    payions la cantine pour 2 enfants ce qui nous coutait pareil voire un peu
    plus....
    Pour le travail, avec mon mari nous nous sommes arranges pour travailler a
    temps partiel tous les deux. Comme nous sommes a notre compte, nous pouvons
    egalement emmener nos filles sur notre lieu de travail si besoin.
    Financierement on s'en sort comme des gens a leur compte, ca depend des mois
    :-)) Mais la liberte que cela nous procure n'a pas de prix :-)

    Julie
    Maman de Nora 7 ans et Soline 4 ans
    Nice (06)

     

    Coucou
    Je ne travaille pas et avec mon mari qui vient de monter sa petite entreprise nos revenus sont très limités.Néanmoins nous avons une très jolie maison et je trouve que l'on s'en sort très bien.Les sorties sont sûrement moins nombreuses mais on les apprécie d'autant plus.La qualité de vie je ne t'en parle même pas ! Quel bonheur
    Pour les cours par correspondance je me suis aussi renseigné et je les  
    trouve dans l'ensemble assez cher (pour PI et Legendre).Je me dis que pour le  
    Primaire on peut plus facilement faire sans (les petits cahiers d'exercices que  
    l'on retrouve partout suffisent) , après on verra.Et puis ne pas prendre ces  
    cours permet de faire autre chose , moi par exemple j'ai inscrit mon ainé à la  
    musique.
    Lorène



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  • Moi je trouve qu'il faut être riche pour mettre ses enfants à l'école :
     - trajets, envies de toutes sortes car les copains ont çà, eux,

     - école privée hyper chère pour être "tranquille",

     - cantine hors de prix pour des repas à peine mangés....

    Eric

     


    Pas d'accord avec toi.
    C'est peut-être le cas pour certaines personnes...

    (je n'en connais pas, mais je peux supposer).

     Mais je pense à la desco et quand je fais le budget prévisionnel,

     (je ne parle ici que de budget, pas des autres points à mettre dans la balance),

     et bien je ne suis pas du tout convaincue que ça va me coûter moins cher.

    Mes filles sont en école privée (on a fuit l'école publique désastreuse)

     Il faut arrêter de tout généraliser et mettre les gens dans des tiroirs.

     Tous les enfants en écoles privées ne sont pas des gosses de riches, loin de là.

    Je te l'affirme haut et fort.

     On ne roule pas sur l'or du tout, les fins de mois sont difficiles à boucler,

     mais laisse moi te dire que dans les classes de mes filles,
    il y a des familles qui rament bien plus que nous.

    Toutes les écoles privées ne coûtent pas cher.

     Tu t'es renseignée ?

     Nous même on a fait un bon quand a connu le prix lors de l'inscription

     de nos filles il y a trois ans.
    Par ailleurs, la cantine: je ne suis pas une fan et mes filles n'y vont

    que deux fois par semaine car je travaille.

     Et bien elles y mangent trois fois plus qu'à la maison.

     Et la cantine n'est pas hors de prix.

     Certes, il y a un gaspillage monstrueux, mais j'aime mieux te dire,

     que les jours où elles restent à la cantine, elles ne réclament pas de goûter à 16h30.
    Alors... Sortir des idées reçues ??? !!!

    Désolée, mais là, ça m'a énervé.
    Anne-Yvonne

     

     

    Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi payer et laisser faire par
    quelqu'un d'autre ce que l'on peut faire soi-meme, souvent a moindre frais.

    C'est vrai, c'est absurde !
    Le fait est que tout est question d'ouverture d'esprit et des yeux, dans un premier temps.

     Pour ma part, j'ai réalisé il y assez peu de temps que je n'étais pas obligée

     d'envoyer mes enfants à l'école.  
    Maintenant je suis ouverte à la possibilité.
    Dans un deuxième temps, c'est la faisabilité que l'on regarde.
    Mais il y a aussi l'envie qui joue.
    Bien des personnes savent qu'ils peuvent le faire, ont les moyens  
    "quotidiens" de le faire mais n'en ont pas envie.
    Ça se respecte aussi.
    Un jour je me suis dit: pourquoi payer des haricots que d'autres font  
    pousser à ma place quand je peux faire moi-même et à moindre frais ?
    Une fois que j'ai su que je pouvais le faire, et que j'ai eu envie de  
    le faire, il m'a fallut entreprendre un chantier dans mon petit  
    jardin pour casser du dallage afin d'avoir le potager dans la zone ensoleillée.

     Je me suis aussi faite à l'idée que je devais les  
    arroser et les protéger de l'appétit des lapines quand on les lâche dans le jardin.

     Et j'ai décidé de mettre les moyens en œuvre.  
    Faisabilité au quotidien.
    L'envie y étant, et bien voilà, mes plants de haricots font aujourd'hui 30 cm de haut.

    Cette histoire de haricots est juste là pour symboliser le parcours  
    que requiert souvent - je dis bien souvent, pas toujours - le passage à la descolarisation.
    A chacun son chemin, à chacun son rythme, non ?
    Quand l'absurde devient trop absurde, on change de fonctionnement.

    Anne-Yvonne

     


    Pour ce qui nous concerne, le choix ne s'est pas fait sur une question de budget.

    Nous avons surtout regardé la qualité.

    Nos enfants ont été scolarisés mais suite à des problèmes entre notre fils

    et son instituteur, nous avons pensé à l'instruction à la maison.

    Pourquoi ne pas essayer, nous sommes-nous dit ?

    Mais une fois que nous y avons goûté, nous nous sommes rendus compte

     du bien-être de nos enfants, de leur épanouissement.

    Ils ont un bon niveau scolaire, d'après les contrôles

    et ont le temps de faire plein de choses qu'ils aiment.

    Marie-Louise

     



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  • L'ECOLE A DOMICILE A AUTUN


    Chez les Delaporte, les enfants sont dispensés d'école, pas d'instruction.

    En France, l'école n'est pas obligatoire, c'est l'instruction qui l'est.

    Cinq familles en Saône-et-Loire la dispensent à domicile, sous contrôle de l'Inspection d'académie.

    Exemple joyeux à Autun.

    Sur le chauffe-eau sont placardées la liste des nombres jusqu'à cent

    et celle des phonémes de la langue française.

     Au mur une carte de l'Europe prés d'un poster de Charlot.

     La cloison voisine est entiérement cachée par la bibliothéque scolaire.

     Deux volets d'un placard à coulisse sonttransformés en tableau où l'on écrit à la craie.

    Au centre de la piéce, une grande table où Faustine, 12 ans, Thiébault, 9,5 ans, Ronan, 6,5
    ans et Albane, 3,5 ans étalent leurs cahiers et manuels.

     Par ces chaleurs, on ne ferme la porte du jardin que pour prier l'âne de la famille d'aller braire ailleurs. « Ici, c'est la salle de classe » précise Monique Delaporte, la souriante mére de ces 4 enfants à Autun.
    Jamais de sa vie Faustine n'est allée à l'école. Pas plus que ses fréres et sœur.

     Quand on lui a proposé d'intégrer le collége avec un an d'avance, elle a hésité, puis refusé.

     Ce sera pour plus tard.

     Elle a préféré la liberté d'organiser son temps, de progresser à son rythme,
    les visites de sites en famille, la possibilité de dormir tout son
    soûl, la chance de disposer d'un enseignement plus ramassé dans la journée.
    Qui aurait cru que des 5 familles de Saône-et-Loire qui ont choisi
    d'instruire leur progéniture à domicile, pareille initiative puisse
    venir d'une Normalienne qui enseigna onze ans durant avant de concilier
    à sa maniére la maternité, l'éducation des enfants et son métier.

     Rien n'était prémédité.

     « Quand Faustine a eu 3 ans, j'ai voulu l'inscrire à l'école à côté de Strasbourg où nous habitions.

    Il y avait sureffectif, l'établissement était à cheval sur deux écoles et personne ne pouvait
    me dire celle où elle serait affectée. J'ai trouvé ça un peu gros. »
    Monique saute le pas, approuvée par Bertrand, son mari, actuel
    responsable du développement social chez Dim.

    C'est elle qui instruira sa fille.
    Il est vrai que, férue des courants libertaires -Freinet, Montessori, Steiner, Bonavenure- Monique a mal vécu de faire « brigade de remplacement » à l'éducation Nationale.

     « Faute de temps, je n'ai jamais pu développer mes projets de journal scolaire, de théâtre et
    cahier de vie. » Alors chez elle, elle aime cet enseignement où « chaque journée est à créer »,

     où ses enfants organisent leur temps dans les 10 à 12 matiéres qu'ils doivent aborder chaque jour,

     « c'est le contrat ».

     Certaines sont strictement scolaires, papa s'occupant de la géographie et du sport,

     d'autres liées à l'apprentissage de la vie :
    occupation d'un frére-sœur plus petit, cuisine, soins aux animaux
    (colombe, lapin, hamsters, souris, brebis, poule), services, bricolage,
    accueil des copains, visites - « je suis à l'affût de tout ce qui peut
    se visiter ! »-, vie pratique (médecin, poste.).

     « Avec le mouton, on a étudié la rumination, avec les promenades à dos d'âne

     le code de la route ! » dit Monique, trop heureuse de préserver chez ses enfants un
    enthousiasme et une curiosité qui, déplore-t-elle, s'éteignent chez
    d'autres « à cause de la compétition ».

     Les « cahiers de vie » et même le journal de la famille -un trimestriel-

    attestent de ce foisonnement : visite de la filature de Varennes-sous-Dun

    (et collage de brins de laine), pyjama partie, récit de cueillette de champignon,

    de l'accident de voiture (photocopie du constat dans le cahier de vie) etc.
    Point d'angoisse sur la qualité de l'enseignement l'inspecteur de l'académie qui vient contrôler

     chaque année le niveau scolaire de la descendance Delaporte repart rassuré.

     Sitôt arrivés à Autun (été 2002), Ronan et Thiébault avaient d'ailleurs gagné

    un concours de poésie organisé par la ville.
    Et à qui s'inquiéterait de leur socialisation, Monique répond que ses enfants pratiquent 33 activités

     à eux tous : gym, dessin, voile, couture, peinture sur soie, catéchisme, tennis, scoutisme.

     Toute la famille est aussi engagée dans le spectacle « Augustodunum » de l'été 2003.

    Leur récompense, les Delaporte la trouvent dans l'épanouissement de leurs enfants.

     Ce qui n'empêche pas Monique de penser aux autres.

     Au centre social Saint-Jean, elle propose son aide aux devoirs en français
    aux collégiens et lycéens du quartier.


    Thierry Dromard


     


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  • Bonjour à tous !

    Pour moi, l'être humain né (et est donc naturellement) intelligent, aimant, curieux, coopératif et joyeux!!
    Donc si nos enfants ne sont pas "cassés" d'une manière ou d'une autre (école, mode éducatif oppressif...) on pourra remarquer qu'ils vont nous poser pleins de questions sur tout ce qui leur posera question, nous faire plein de câlins, participer à la vie de famille (mettre la table, ranger...)en en redemandant, trouver des jeux nouveaux tout seul, et tout cela avec pour moteur la joie de vivre!!
    Le plus grand travail pour moi est d'arriver à recontacter mon enfant intérieur pour pouvoir me joindre à leur bonheur de découvrir la vie à chaque instant! Cela donne alors des moments vraiment merveilleux! Évidemment j'ai encore du boulot, mais petit à petit, un sillon se creuse.

    2 questions :

    -Un parent pourrait-il m'informer du type de question posées lors des contrôles? Notamment pour le CP. J'ai ma fille de 6 ans1/2 à la maison. J'ai fait le choix de ne pas prendre de cours par correspondance mais en fonction des livres ou documents que j'ai trouvé sur le programme de CP je me rend compte que certain apporte des notions que pas d'autres...Par exemple la notion de verbe! ou de nombres pairs et impairs, ou encore d'additions à retenu!!

    -Qu'en pensez-vous de se donner des trucs et astuces pour se donner des idées géniales de quoi faire et comment avec nos bambins?? Je pense que cela serait super de voir à quel point nous sommes tous très intelligents et créatifs et cela pourra être un très bon soutient pour tout le monde, je sens même déjà de l'émulation...

    D'ailleurs puisque c'est ça, je commence :

    Ce matin nous sommes allé faire des bonhommes de neige, quant j'ai vu ma fille goûter la neige...j'en ai profité pour lui faire remarquer que la glace se transforme en eau quand on la réchauffe!! (c'est quand même mieux que d'être enfermé en classe à écouter le cours sur l'eau alors qu'il neige dehors!!!)
    D'autre choses : j'écris des petites phrases par-ci par-là un peu partout dans la maison et ma fille adore les lire. Elle m'en fait en retour alors aussi. Elle s'occupe (quand elle veut) d'écrire la liste des courses au fur et à mesure dans la semaine, son père lui fait des chasses au trésor ou elle doit compter 4+3 carreaux(du carrelage du salon) à droite, 3 +6 à gauche...Elle adore aussi que je lui fasse des dessins à découvrir en reliant des points numérotés (de 0 à..., de 2 en 2, chiffres pairs ou impairs...)
    Aussi elle a adoré apprendre les jours de la semaine en sautant à la corde! Pas si facile les 2 en même temps...
    A vous...

    Sylviane, maman de Lucile (6ans1/2) et Rémi (3 ans).

     


     


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  • Bonjour,


     Je voudrais que ce soit un choix, et pour qu'il y ait choix, il me semble qu'il faut avoir vécu l'une et  
    l'autre des alternatives? Personnellement je ne pense pas qu'un enfant puisse choisir avant...9-10 ans au moins ? Il ne peut pas être conscient des enjeux, qui sont complexes, si jeune. Chez nous nous avons beaucoup discuté car j'étais réticente au départ (essentiellement car je n'avais pas envie de faire rater à mes enfants les jeux en grand groupe et les bricolages), nos enfants ont  entendu toutes ces discussions, mais il était évident qu'on ne leur demanderait pas leur avis formellement, je trouve que c'est leur mettre sur la tête une responsabilité hors de propos (ça serait différent si un enfant nous dit qu'il veut y aller, mais je ne pense pas que ça arrivera tout de suite!).
    Nous avons fait l'expérience cette année :
    Les grands (15, 13 et 10 ans) ont demandé à être sortis de l'école, ce que j'ai accepté, contre l'avis de leur père, j'y reviens plus bas.Coline, qui rentrait au CP cette année voulait aller à l'école. Je n'ai 
    pas voulu l'obliger à rester à la maison, bien que je n'en pensais pas moins...mais vu le scandale avec le père, je ne voulais pas en rajouter une couche.Elle y est donc, mais reviens dans un état de nerfs difficile à supporter pour tout le monde.C'est flagrant maintenant que nous avons eu un mois et demi de vacances (été austral), plus deux semaines où elle a été un peu malade. Elle est bien mieux dans ses baskets, plus stable émotionnellement, y a pas photo. A l'annonce du fait qu'elle allait devoir retourner à l'école lundi, elle est devenue...survoltée. Et n'arrête plus de provoquer ses frères, c'est incroyable le changement.Elle, de l'intérieur, ne peut pas voir tout ça, elle le vit, c'est tout.Quant à l'anticiper, je ne pense pas que ce soit dans ses capacités encore. Elle ne veut pas y retourner, elle le dit clairement...
    Mais voilà, on est en cours d'année, je ne me sens pas de forcer de nouveau la main à son père, devoir encore avoir une enquête sociale, expliquer les raisons, etc...je suis un peu fatiguée...et un peu 
    chikungunyée aussi LOL
    Je me demande ce qu'on va faire l'année prochaine. Puis, il y a aussi le papa, qui, pour l'instant, est sans doute loin de se douter de mes interrogations du moment, pfffff...Et je doute sérieusement
    qu'il comprenne mes motivations quand je lui en parlerai...j'espère être agréablement surprise, du moins pas complètement démoralisée! Voilà, pour le père, ben j'ai fini par en avoir marre de parler à un 
    mur et de me farcir tout le boulot désagréable : réveiller les enfants le matin, les entendre se plaindre, les voir traîner les pieds, y aller à reculons avec un sac de 12 kg sur le dos, écouter les plaintes à la 
    sortie et entendre toutes les aberrations de profs, et leurs lubies qu'ils passaient sur les enfants.
    Bref, cela faisait deux ans qu'on avait commencé à parler de cette déscolarisation, j'ai fini par dire oui aux enfants. Il m'accuse de les avoir manipulés, de les marginaliser, d'en faire des êtres associaux,  bref, il a peur pour ses enfants et pour l'instant ne change pas d'avis. Malgré la joie revenue dans la maison, des enfants qui travaillent, qui jouent, qui crééent, et qui voient leurs amis quand 
    ils en ont envie. Les schémas ont la vie dure, nous avons été bien formatés, ça c'est sûr!
    Bon, nous avons passé de sales moments, mais finalement cela se passe bien, les enfants grandissent et sont capables d'argumenter maintenant sur ce choix et de lui répondre si jamais il voulait les forcer à y 
    retourner. Ce qu'il espère et dit régulièrement. Il est possible que les garçons veuillent y retourner au niveau du lycée, mais pas question pour l'instant d'aller au collège.
    Ma fille aînée qui est en seconde est celle qui a le plus souffert de ce système et ne veut plus en entendre parler ! Elle aime être seule, ma foi, c'est son droit le plus absolu.
    EN tout cas, bon courage, tu t'engages sur un chemin bien passionnant!


    Véro de la Réunion

     





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  • Bonjour,

    Je n'ai pas encore d'enfants, alors rien ne presse... sauf que...

    Voilà, élevée dans le système scolaire "normal" à une époque déjà un peu ancienne (j'ai 30 ans), j'ai vu mes parents d'abord batailler contre une école qui imposait des méthodes désastreuses pour les enfants. Lorsqu'ils ont vu que c'était en pure perte, ils ont pris les devants à la maison, tout en nous envoyant toujours à l'école.
    L'instituteur, impressionné par les résultats, a même adopté la méthode de mes parents pour ses enfants, mais n'a pas changé ses méthodes pour les autres!!!!
    Ayant appris à lire tôt (j'avais été très tôt demandeuse), mes parents se demandaient s'il était bien raisonnable d'envoyer en CP à 6 ans et demi seulement, pour qu'elle y apprenne à lire, une enfant qui lisait déjà de la collection rose à 4 ans et demi. Ils avaient peur du décalage intellectuel, et ont donc souhaité obtenir un saut de classe. Finalement, il a fallu changer d'école pour que cela soit chose faite.
    Tout ceci étant fait, cela a suffit pour faire de mes études un succès, mais pour autant, ma mentalité qui refusait de céder devant les "caïds" et qui me portait à défendre les autres enfants s'ils en étaient victimes, m'a valu bien des coups. Aujourd'hui, dans certains collèges, ce ne seraient pas seulement des coups, mais peut-être des coups de couteau...
    Bref, et après tout cela, je me rends compte que l'école m'a été dommageable socialement, qu'en dépit de mon avance scolaire, j'étais encore plus en avance dans mes intérêts encore, et que le décalage a donc persisté...

    Bref, cette longue présentation est là pour justifier mon intérêt pour l'école à la maison. Mon intérêt a grandi après avoir communiqué avec des américains qui ont des enfants scolarisés de cette manière.

    Mais ma question c'est, certes, l'école à la maison est légalement possible.
    Mais si un enfant étudie à la maison, il ne va pas forcément aller au rythme "imposé" par l'école. A l'école même, il y a des redoublements et des sauts de classe, mais je crois que si l'enfant va réellement à son rythme, les écarts pourront être encore plus grands, et peut-être grands non seulement entre les enfants et ce que le système aurait attendu d'eux pour leur âge, mais peut-être aussi, pour un même enfant, entre les différentes matières qu'il apprend (selon ses facilités et ses intérêts).
    Donc, imaginons un enfant qui a la maison suit ses intérêts, et tout en passant moins de temps sur l'"école" qu'il ne le ferait en classe, va plus vite et se retrouve non pas avec un an d'avance au final, mais deux ou trois, ou éventuellement 3 ans d'avance en mathématiques, deux en français, 0 en latin et 2 de retard en sport.
    Lorsqu'on souhaite remettre son enfant "dans le système", à quel niveau est-il repris? Accepte-t-on les enfants à l'école publique en fonction de leur âge avant tout, ou les accepte-t-on plutôt en fonction de leurs compétences?
    Quel est le point de vue légal sur le sujet, et qu'en est-il en pratique?
    Est-ce qu'ils considèrent, dès que son enfant va plus lentement, qu'on n'est "pas de bons enseignants" (ce que l'on ne dit pas à l'école chaque fois qu'un enfant redouble, ceci dit) et est-ce qu'ils refusent d'admettre l'avance éventuelle de l'enfant?

    Un grand Merci pour vos idées et vos suggestions!

    Gabrielle

     


     


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  • Pourquoi ce choix?

    Certains parents déscolarisent leur enfant en cours d'année parce qu'il s'avère être en souffrance (car trop "lent", ou trop rapide, trop rêveur, ayant perdu confiance en lui et ses capacités) dans le système traditionnel. D'autres n'inscrivent pas leur enfant suite à une longue réflexion sur l'éducation : "l'appétit d'apprendre d'un tout petit lui a permis de marcher, parler, boutonner ses vêtements : le laisser continuer ses apprentissages à son rythme permet de préserver sa curiosité et sa confiance en lui" observe une mère. "Lorsque j'ai vécu aux Etats-Unis, j'y ai rencontré des adolescents jamais scolarisés qui m'ont donné envie de ne pas envoyer mes enfants à l'école ; ils étaient souvent plus autonomes, débrouillards, à l'aise", dit cette mère récemment installée en France.

    Plusieurs tendances                                                

    Plusieurs tendances existent parmi les parents qui ne choisissent pas l'école, dont la démarche est souvent qualifiée d'"école à la maison" ou homeschooling : certains veulent offrir un enseignement stimulant à leur enfant. D'autres ne veulent faire "ni école (puisqu'on suit les demandes de son enfant) ni à la maison (puisqu'il n'y a pas de lieu particulier pour apprendre)" comme le fait remarquer une mère de trois filles : ces derniers préfèrent le terme de unschooling. Entre ces deux façons d'envisager la façon d'apprendre des enfants, une multitude de nuances existe selon les préférences familiales. Certains acquièrent du matériel mais ne l'utilisent guère : "je me suis procuré beaucoup de matériel Montessori, ça me rassurait de l'avoir, mais les enfants m'ont appris à partir de leurs questions à eux" témoigne une mère de trois enfants de 6 à 10 ans. D'autres "s'éclatent en utilisant du matériel inventif conçu sous l'impulsion de familles innovantes et curieuses, comme la méthode de mathématiques des frères Lyons", précise une mère de 6 enfants.

    Aux Etats-Unis, certains homeschoolers mettent également en avant leurs croyances religieuses. Mais contrairement à ce que l'on croit souvent, ce n'est pas tant la crainte de voir abordé l'évolutionnisme à la Darwin qui motive le refus des fondamentalist christians que l'importance pour eux d'une éducation en famille, parfois plus sévère qu'à l'école d'ailleurs. La plupart des Etats d'outre-atlantique ont accepté facilement d'assouplir l'obligation scolaire qui existait avant les années 1970, par respect des choix individuels de chacun.

    Quels reproches font-ils à l'école?

    "La question ne se pose pas en ces termes" s'agacent certains : beaucoup de parents rencontrés ne veulent pas se positionner par rapport à l'école. Ils affichent certes une philosophie éducative différente, mais leur choix n'est pas contre l'école.

    Néanmoins, certains formulent des reproches précis et locaux concernant l'école de leur quartier : ils parlent de la violence de la cour de récréation, du bruit, du nombre important d'enfants par classe qui leur semble empêcher une relation de qualité avec l'enseignant. La plupart regrettent la faible place faite aux parents par l'école : ils ne veulent pas confier leur enfant 6 ou 8h par jour à quelqu'un qu'ils n'ont pas choisi et avec lequel ils ne peuvent guère interagir.

    Certains vont jusqu'à critiquer l'institution scolaire en elle-même, en ce qu'elle habitue les enfants à être passifs face au savoir puisque c'est le maître qui enseigne un programme conçu sans les élèves. "Les enfants apprennent d'autant mieux qu'on ne leur enseigne pas" témoigne cette mère de trois enfants de 25, 21 et 15 ans jamais scolarisés. "Lorsque vous posez une question, vous êtes en train d'enseigner ; lorsque l'enfant pose une question, il est en train d'apprendre", dit un père. Ces parents critiquent les notations : ils estiment que l'enfant n'a pas besoin de ces carottes et bâtons artificiels pour grandir puisqu'a été préservé son désir spontané d'apprendre. Ils ne veulent pas de la course à la performance qu'implique l'école qui, pour les plus critiques, est le fondement de la course à la consommation de notre société, via frustrations et prescriptions extérieures à soi.

    Pourquoi ces parents n'ont-ils pas choisi une "école différente" (Montessori, La Source, etc., cf. http://ecolesdifferentes.free.fr) ?

    Rares, les écoles alternatives sont souvent éloignées du domicile. Elles sont aussi trop chères : "je me suis mise à travailler pour payer l'école Steiner à ma fille, mais du coup je la voyais beaucoup moins, et elle n'en était pas si contente" témoigne cette mère d'une adolescente de 15 ans. N'ayant guère changé depuis le fondateur, leurs méthodes sont parfois perçues comme rigides, un peu dogmatiques alors que l'école publique semble davantage avoir fait une synthèse des apports des grands pédagogues. "Ces écoles restent un lieu spécial d'enseignement déconnecté des activités quotidiennes de l'enfant" fait remarquer un père. "Bien qu'elle soit différente, c'est toujours une école, avec des horaires, un nombre insuffisant d'adultes (pas choisis par les parents) pour donner de l'attention à tous les enfants, l'obligation de changer de lieu de vie plusieurs fois par jour, et des apprentissages pas choisis par les enfants" ajoute une mère de quatre enfants âgés de 9 à 15 ans.

    Ces parents ne font-ils pas vivre à leur enfant une projection de leur scolarité à eux?


    Beaucoup de parents évoquent en effet leur scolarité où prime dans leur souvenir l'ennui, parfois le rejet -mais pas toujours (notamment parmi les parents enseignants). Néanmoins cette projection existe chez tous les parents, y compris les scolarisants. "La question ne se pose pas en ces termes" juge un père, "a priori tous les parents veulent faire des choix libres et responsables".

    Quelle est leur situation par rapport à la loi?

    L'expression 'école obligatoire ' est toujours mise en avant lorsqu'on évoque l'école publique ("laïque et obligatoire"…) mais chacun sait que c'est l'instruction qui l'est en droit, conformément à la loi du 28 mars 1882.

    La loi du 18 décembre 1998 (complétée par un décret et une circulaire) précise les modalités de contrôle des familles par l'Etat, contrôle renforcé en raison de la lutte contre les sectes (http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/054000210/0000.pdf) : à partir des 6 ans de leur enfant, les parents doivent effectuer deux déclarations, l'une à la mairie (qui procède à un contrôle social), l'autre à l'inspection académique. Un inspecteur doit vérifier chaque année que "l'enseignement assuré est conforme au droit de l'enfant à l'instruction". "Le contrôle de l'instruction [ne doit pas se faire en référence] aux programmes en vigueur dans les classes des établissements publics ou privés sous contrat", ce qui devrait donner une certaine souplesse aux parents qui souhaitent suivre les sujets d'intérêt de leur enfant. L'objectif est que l'enfant non scolarisé atteigne à 16 ans "un niveau comparable dans chacun des domaines énumérés ci-dessus à celui des élèves scolarisés". "Lors du contrôle, il devra être tenu compte de l'âge de l'enfant, de son état de santé et de la progression globale définie et mise en œuvre par les personnes responsables, en fonction de leurs choix éducatifs, l'objectif étant nécessairement d'amener l'enfant, à l'issue de la période d'instruction obligatoire, à un niveau comparable à celui des enfants scolarisés dans les établissements publics ou privés sous contrat."
    (Source : www.education.gouv.fr/bo/1999/hs3/circul.htm#I.5)

    Même si la loi affirme que "cette instruction obligatoire est assurée prioritairement dans les établissements d'enseignement", les parents ont ainsi le sentiment "d'avoir la loi pour [eux]", et trouvent dommage que la visite des inspecteurs, peu au fait de cette loi méconnue, puisse parfois mal se passer. Lorsque la famille suit les programmes de façon scolaire, le contrôle se déroule bien : "malgré le stress, j'aime bien savoir où en sont mes enfants par rapport aux enfants de leur âge ; de plus, le satisfecit donné par l'inspecteur a été une récompense motivante de nos efforts" raconte une mère. Dans le cas de familles qui suivent les questionnements de leurs enfants, le contrôle peut mettre au jour des incompatibilités de vision du monde. Certains s'adaptent avec regret : "l'arrivée des contrôles plus systématiques à partir de 1998 a altéré nos relations avec les enfants" témoigne cette mère de quatre enfants de 9 à 17 ans. "Il a fallu que je les presse pour qu'ils produisent des travaux scolaires à présenter, alors qu'ils avaient toujours été moteurs de leurs apprentissages jusqu'alors". Enfin, certaines familles doivent aller jusqu'au procès afin de faire valoir leurs "choix éducatifs" pour reprendre les termes officiels.

    Pour finir, "personne ne vérifie les conditions de vie des enfants scolarisés, la visite sociale est humiliante dans son principe" estime un père dont la visite s'est pourtant très bien passée. "Les inspections a priori insinuent que nous sommes des parents irresponsables", s'agace un autre père.

    Et la socialisation? Ces parents n'ont-ils pas l'impression d'isoler et de marginaliser leurs enfants?

    "Ce sont de nouveau des craintes de scolarisants, qui reflètent et entretiennent le mythe de l'école obligatoire en France ; mais ces questions sont bien éloignées du vécu des parents ayant fait un autre choix" dit un père.

    Les enfants non-scolarisés fréquentent la plupart du temps de nombreuses activités extra-scolaires, rencontrent régulièrement d'autres enfants non-scolarisés (malgré les distances à parcourir). Les parents constatent néanmoins qu'un enfant ne demande pas de lui-même des contacts quotidiens pendant 8 h par jour avec d'autres enfants.

    Certains critiquent la socialisation de l'école, basée sur la fréquentation toute l'année d'un groupe identique de pairs du même âge, où "socialisation semble signifier en fait que l'enfant sait se soumettre aux règles d'un groupe qu'il n'a pas vraiment choisies", et où ces relations sont perçues comme potentiellement violentes. "La vie d'un adulte ne se résume pas à la fréquentation d'un groupe de 30 personnes du même âge, mais par l'insertion dans des réseaux de relations divers, commerçants, voisins, amis, famille, etc." raconte un père. Les enfants non-scolarisés intègrent par ce biais-là les codes de la société.
    Deux textes à ce sujet : www.lesenfantsdabord.org/socialisation.htm et http://cise.asso.free.fr/pages/page%20question%20socialisation.htm  

    La prédominance de l'école conduit assurément à une certaine marginalisation de ces familles. Le point commun entre les parents rencontrés est qu'ils ne craignent pas cette marginalisation, même s'ils en souffrent. Ils se sentent intégrés à maints autres égards, ou alors assument d'autres choix comme un regard plus "naturel" sur la santé ou une "simplicité volontaire" liée à leur approche écologique et/ou leurs revenus modestes.

    Cette marginalité est une spécificité française. Aux Etats-Unis où les homeschoolers représentent 5% des enfants (1,5 % en Grande-Bretagne), il y a toujours des voisins qui font ce choix, il est donc facile de constituer des petits groupes d'enfants afin de bénéficier de l'émulation du groupe. Ces deux millions d'enfants non-scolarisés constituent un marché : les supports sont nombreux et variés, il existe de multiples activités sportives et culturelles aux heures de l'école. Les grandes universités offrent même un cursus spécial d'entrée pour les homeschoolers. Comme cette option est courante, et connue, le choix de l'école est d'ailleurs davantage conscient.

    Comment cela se passe-t-il tous les jours?

    Cela dépend des choix des parents, selon qu'ils aient inscrit leur enfant dans un cours par correspondance de type Cned ou non. Les témoignages convergent sur le temps de travail plus réduit à la maison qu'à l'école "puisqu'il n'y a plus le temps de l'installation, des rappels à l'ordre" et puisque "avec son enfant on s'adapte à sa façon d'apprendre".  Le travail se fait souvent le matin, l'après-midi étant alors consacré à des activités artistiques ou sportives.

    La plupart des parents transmettent des informations en vivant au quotidien avec leurs enfants, à l'occasion de la confection ou du découpage d'un gâteau, du jardinage, d'émissions télévisées, de vision de séries en anglais, de lectures familiales de romans, de visites locales, de voyages plus ou moins longs. Beaucoup proposent des thèmes, dans une interaction fine entre parents et enfants : "ils me font confiance sur les choix des thèmes que je leur propose" précise une mère, qui poursuit : "on est tous en situation d'apprentissage, c'est jubilatoire".

    Une fois que l'enfant sait lire (avec ou sans méthode particulière), le parent peut l'aider à trouver des réponses aux questions qu'il se pose, en l'inscrivant à la bibliothèque ou en s'assurant de… la qualité de la connexion à internet.  

    Comme nous l'apprend ce passionnant témoignage d'apprentissage autonome (www.lesenfantsdabord.org/courtois_intro.htm, notamment pages III et suivantes) : "un enfant libre maîtrise […]  son processus d'apprentissage. Il va refuser l'aide ou l'information qui ne lui est pas utile sur le moment, faire un nombre important d'essais et d'erreurs jusqu'à parvenir à ses fins, créer ses propres situations d'apprentissage, poser des questions extrêmement précises dans l'attente de réponses tout aussi précises." D'où l'importance d'un entourage confiant et non-jugeant : "Le jugement ou la tentative d'aide pleins de bonnes intentions mais non demandés par l'enfant vont remettre en question pour lui la validité même de son fonctionnement, et le faire douter de ses capacités à gérer son apprentissage. […] Libre, il va se révéler très exigeant et perfectionniste, mais ses jugements sont exempts de notion de valeur : il sait qu'une erreur est une façon d'évoluer vers une réussite, et n'est pas un échec. Il sait que l'ignorance d'une donnée signale un besoin d'information et de recherche et n'est pas une preuve d'insuffisance."

    Comment ces jeunes feront-ils pour les apprentissages plus formels? Ne faut-il pas un peu forcer quand même à un moment donné pour les chapitres les plus rébarbatifs? Les tenants du homeschooling mettent en avant leur enthousiasme et leur créativité pour présenter aux enfants les aspects des programmes les moins plaisants. Les parents "unschoolers" répondent que l'enfant accèdera de lui-même à des apprentissages plus formels, par exemple en mathématiques, le jour où ces connaissances lui seront utiles dans un projet motivant ; ou encore…si ces sujets lui plaisent (et on a rencontré beaucoup d'enfants amateurs de mathématiques!). Sinon, "souffrir pour acquérir ces apprentissages ne me parait pas utile, d'abord car on les oublie complètement s'ils ne servent pas ; et si à 30 ans on en a besoin, c'est beaucoup plus intéressant et agréable de les acquérir à ce moment-là", précise un père de trois enfants.

    N'est-il pas inconfortable pour un parent d'être professeur de son enfant? De devoir punir son enfant s'il n'a pas fait son travail ou s'il a perdu ses affaires? Beaucoup de parents interrogés réfutent la notion de "punition", y compris dans leur éducation en général. "Si l'enfant est laissé moteur de ses apprentissages, il n'y a plus de notion ni de récompense ni de contrainte". Pour les enfants guidés par leurs parents ou par un cours par correspondance, les parents tiennent à assurer une relation de confiance avec leurs enfants.

    Quel avenir pour ces enfants?

    Pour certains enfants en difficulté, l'année sans école sera comme une respiration afin de se réconcilier avec eux-mêmes, retrouver confiance en eux, ne plus subir l'école mais y aller par choix.

    D'autres souhaitent intégrer le système en seconde, pour connaître l'expérience d'une vie de classe. Les débuts sont parfois décrits comme difficiles, notamment pour les travaux en temps limité et le rythme très soutenu : "je n'avais plus le temps de réfléchir à ma vie" dit ainsi cette jeune fille de 16 ans.

    Certains commencent des études après avoir passé le bac en candidat libre. D'autres apprennent un métier par apprentissage.

    L'influence d'internet

    Le choix de ne pas scolariser est un phénomène en augmentation, notamment en raison du web : nombreux sont les forums qui en parlent, les listes de discussion qui rassemblent ces familles en quête de contact et d'échanges, les associations qui informent : notamment 'Les enfants d'abord' www.lesenfantsdabord.org et CISE (Choisir d'instruire son enfant) http://cise.asso.free.fr. Les parents non scolarisants de 2005 sont bien moins isolés que leurs aînés.

    Qu'implique ce choix par rapport aux valeurs de l'école républicaine?

    Mixité sociale et citoyenneté
    Ces enfants restent toujours dans leur milieu : la non-scolarisation est-elle le "dernier ghetto des riches"? Non si l'on considère leurs revenus monétaires : certes il faut que la famille puisse vivre sur un seul salaire, ou deux demi-salaires, mais les revenus de ces familles sont moyens ; elles ont fait en sorte de réduire leurs dépenses, souvent par exemple en quittant la région parisienne (beaucoup de familles vivent à la campagne). Leur richesse est surtout une richesse en temps, en temps libre et en temps non minuté. "Richesse" aussi en assurance pour faire face à la pression sociale, assurance liée à un certain capital culturel.

    Ces parents se font souvent qualifier d'égoïstes car ils retirent leur enfant au lieu de vouloir améliorer le système de l'intérieur. Certains répondent qu'il est illusoire de vouloir changer l'école à l'échelle d'une famille et qu'ils ne veulent pas "sacrifier" leur enfant au nom de beaux principes. D'autres mettent en avant le caractère inégalitaire de l'école, l'importance de la reproduction sociale actuelle du système scolaire avec l'endogamie des élèves des grandes écoles et la relégation des élèves des lycées professionnels. Les accusations d'élitisme existent de part et d'autre…

    Universalité
    "Tout le monde ne pourrait pas faire votre choix", s'entendent souvent dire les parents non-scolarisants. Ceux-ci ne pensent pas que tout le monde devrait faire leur choix, ils souhaitent simplement être mieux tolérés et mieux compris. Certains proposent parfois des idées pour améliorer l'école, telle celle-ci : les élèves pourraient n'aller à l'école que 3h par jour (soit le matin, soit l'après-midi), de façon à ce qu'on puisse, à budget égal, proposer des classes de 12-15 élèves avec lesquelles les interactions enfants-enseignants seraient plus riches.

    Spécialisation des savoirs
    Comment des parents osent-ils penser qu'ils pourraient remplacer la diversité des talents et des compétences des enseignants? Ils n'ont pas cette prétention car ils se vivent comme accompagnateurs de la curiosité de leurs enfants. Ils aiment cette recherche commune de réponses aux questions que les enfants se posent –à la bibliothèque, dans une revue, sur internet, en rendant visite à un spécialiste ou à un professionnel, etc. 

    Efforts faits par les enseignants pour la bonne qualité de l'école
    Comment ces parents acceptent-ils de priver leurs enfants de tout ce qu'il y a de bien à l'école? "Ce que nous trouvons avec la non-scolarisation (une certaine autonomie, des apprentissages approfondis, une bonne estime et connaissance de soi) est plus important pour nous"  répond un père.

    Emancipation par rapport aux parents
    N'est-ce pas étouffant pour les enfants de toujours vivre sous le regard des parents? Avec des enfants et adultes toujours choisis par les parents? L'école ne libère t-elle pas les enfants des parents dans une certaine mesure? Une mère répond : "je pense qu'un petit enfant a besoin de la sécurité émotionnelle de la vie familiale. Lorsque les enfants grandissent, ils prennent de la distance par eux-mêmes, ne serait-ce que par le choix de leurs activités". "Mes filles voient beaucoup de monde, elles dorment souvent chez des copines scolarisées ou non-sco, leurs amies viennent régulièrement passer quelques jours chez nous" raconte une mère de deux filles de 8 et 12 ans.

    Ces parents non-scolarisants ont, à l'inverse, plutôt l'impression que l'école sert surtout à … libérer de nombreux parents de leurs enfants. "Calculant le bonheur par le taux de croissance du PNB, notre société occidentale moderne sépare les parents (qui doivent travailler) des enfants qui doivent être gardés, et le sont finalement correctement par l'école, étant donné le budget alloué", estime une mère de trois enfants.

    Préparation à la vie d'adulte
    "Vous ne voulez pas préparer vos enfants aux difficultés du monde des adultes? La compétition, la hiérarchie, le jugement des chefs sont des valeurs de la société actuelle auxquelles on ne peut se soustraire". Certains parents répondent que si, qu'eux-mêmes vivent sans rapports de force dans leur vie quotidienne, dans leur cercle amical et professionnel.

    Ainsi, le témoignage de ces familles non-scolarisantes offre comme un portrait en négatif de l'école. L'existence de cette possibilité interroge, notamment sur la faible place des parents dans notre système éducatif : il est significatif que malgré les inconvénients de l'isolement, ces familles préfèrent quand même se passer de ce que l'école peut apporter.

    Claudia Renau
    claudia@parisbalades.com
    juin 2005, modifié décembre 2005
    (Toutes critiques et suggestions bienvenues)


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  • Bonjour,

     Nous avons 5 enfants :

    deux adultes qui ont fait toute la scolarité habituelle,

    un de 18 ans qui a été à l'école de 3 à 6 ans

    et deux qui ne sont jamais allés à l'école.

    Nous avons retiré notre troisième à cause de problèmes à l'école.

    Nous n'y avons jamais mis les deux derniers à cause de l'amélioration de la qualité de vie constatée avec le troisième après qu'il n'a plus été à l'école et aussi de la qualité supérieure de l'éducation acquise par l'enfant après qu'il ait quitté l'école (je ne lui donnais pas de leçons; il lisait, on discutait).

      Nous avions de quoi comparer. 

     Je suis convaincue maintenant que si un enfant n'est pas obligé d'aller à l'école, il ferait mieux de rester à la maison.

     Bye,


     Anne

     



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  • Bonjour,


    Je suis une jeune maman, Jules a 4 ans et Maïa 10 mois. Depuis que Jules a
    environ 2 ans nous savons que nous ne le mettrons pas à l'école. Nous en
    parlons souvent avec lui, il connaît nos raisons, nous tâchons aussi de lui
    parler le plus objectivement possible des avantages et des inconvénients des 2
    solutions...


    Par contre, je ne pense pas que ça soit nécessaire de "tester" les choses pour
    faire un choix éclairé. Par exemple, est-ce qu'une femme qui accouche à la
    maison dès son premier enfant a "tort" de ne pas avoir testé l'hôpital avant ?
    Moi, j'ai testé l'hôpital, mais après coup je me dis que je m'en serais bien
    passée, et Jules sans doute encore plus...


    A bientôt,


     Annelise


     


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  • Bonjour,
     
    Je voudrais vous parler d'un professeur formidable, enseignant les sciences de la vie et de la terre (SVT).
    En début d'année, il nous a dit que c'était nous qui passions le baccalauréat et pas lui. Il nous a dit que c'était donc à nous de faire les cours.
    Nous devions arriver avec le cours préparé avec les sources que nous voulions (internet, livres, etc...). Il passait alors entre les rangs pour vérifier et interrogeait un élève pour qu'il fasse le cour. Ensuite, nous devions tour à tour ajouter ce que l'on avait trouvé comme renseignements complémentaires.
    Cette méthode nous a permit de retenir beaucoup mieux que lorsque l'on écoute passivement quelqu'un débiter son cour pendant une heure, puisque nous étions allés chercher nous-même les renseignements.
    Les résultats à l'examen ont montré combien il avait raison,
    Merci à lui !
    A.

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  • Bonjour !        

                                          

    En juin dernier, nous avons eu l'évaluation de niveau pour notre fils aîné alors en cp.

    C'était notre première évaluation, puisque l'instruction n'est pas obligatoire avant 6 ans en France.

    En théorie, il doit y avoir plusieures inspections dans l'année; mais l'inspection académique étant surchargée de travail, il n'y a qu'une inspection en fin d'année.

    Notre fils était un peu nerveux, comme pour un contrôle ! Mais dès que l'inspectrice est arrivée avec la conseillère pédagogique, elle a commencé à blaguer sur leurs noms respectifs : Mme Moineau et Mme Poireau. Je ne sais si l'orthographe est exacte mais celà a fait rire les enfants et notre fils était donc plus détendu.

    La conseillère a fait asseoir notre enfant à la table de la salle à manger pour lui faire passer les tests, tandis que nous nous sommes assises avec l'inspectrice pour bavarder sur les  supports et les méthodes employées.

    Celà a duré environ 1h30 à 2h, puis la conseillère nous a dit que notre fils avait un niveau supèrieur à celui attendu et que tout était donc en règle pour un passage en CE1.

    Notre fils était ravi et quelques jours plus tard, nous avons reçu une lettre de l'inspectrice pour confirmation.

    Voilà ! Comme quoi ce n'est pas si terrible ! Alors nouveaux parents, détendez-vous !


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  • Nantes, samedi matin. Les enfants de CE2 sont en "sciences de la nature" avec une institutrice qui ne leur enseigne que cela car elle est l'instit de la Grande Section pendant la semaine.
    Soudain, un enfant s'exclame: "il neige !".
    À Nantes, il neige 1 h par an maximum. La dernière fois qu'il y a eu une légère couche visible plus de 2 heures de suite, remonte à 1999 si mes souvenirs sont bons. Ma fille, en CE2 aujourd'hui avait donc 1
    an et demi. Elle n'a jamais vu la neige en somme, et la plupart de ses camarades de classe non plus...
    Les enfants, émerveillés et stupéfaits, se lèvent tous de leur siège pour s'approcher des fenêtres.
    L'institutrice hurle alors "Retournez tous à votre place", et une fois que les enfants ont tous obtempéré, continue sa leçon sur...l'eau.
    Voilà.
    Un exemple de pédagogie.
    J'enseigne une langue étrangère et n'ai jamais suivi un cours de pédagogie de ma vie. J'ai appris à enseigner, sur le tas. Mais si j'avais été avec mes étudiants (qui n'ont pas 8 ans, mais 20 ans ) au
    moment où la neige tombait, je me vois bien leur enseigner le mot Yuki, (la neige en japonais) et leur parler de la neige au Japon, leur parler du Pays de Neige de Kawabata, des onomatopées qui
    existent pour exprimer les différentes façons dont la neige tombe...
    Bon, j'aurais fait une digression, certes. Je me serais écartée de ce que j'avais prévu enseigner ce jour-là. Mais bon. Ils auraient sûrement retenu ce nouveau vocabulaire, entendu dans une situation
    concrète... Enfin, c'est ce que je pense.
    N'y a t il pas mille chose à raconter sur la neige à des enfants de 8 ans qui n'en ont jamais vu, ni touché, debout devant les fenêtres d'une classe ?
    Ou je me trompe ?
    Voilà, tout cela est dommage.
    Heureusement, on s'est rattrapé à la maison et dans la rue l'après-midi.
    Décidément, ma réflexion sur l'école à la maison avance à grands pas.
    Merci de m'avoir lue
    Anne-Yvonne


    Merci de m'envoyer votre témoignage si vous voulez en faire profiter les autres !


    1 commentaire


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