-
Etude américaine sur les enfants surdoués
Un pas franchi dans la compréhension du cerveau des enfants surdoués
NEW YORKS'ils semblent en avance dans bien des domaines,
les enfants surdoués sont à la traîne pour ce qui concerne le
développement de la partie "pensante" de leur cerveau, selon une
nouvelle étude américaine publiée dans le dernier numéro de la revue
scientifique "Nature".
En règle générale, le cortex cérébral, la couche la plus extérieure du
cerveau, s'épaissit avant de s'affiner au cours de l'enfance et de
l'adolescence. L'étude montre que, chez les enfants surdoués, le cortex
atteint sa plus grande épaisseur un peu plus tard que chez les autres
enfants.
En réalité, explique Judith Rapoport, co-auteure de l'étude, ce délai
pourrait renforcer l'intelligence au cours de la maturation du cortex,
l'enfant plus grand étant capable de performances plus complexes.
Judith Rapoport, en collaboration avec le chercheur Philip Shaw et
d'autres scientifiques de l'Institut national de santé mentale de
Bethesda (Maryland), ont étudié le développement du cortex de 307
enfants. Pour cela, ils se sont servis de l'IRM (imagerie par résonance
magnétique) de l'enfance jusqu'à l'adolescence.
Les résultats sont particulièrement significatifs pour ce qui concerne
le cortex frontal et une bande cérébrale située en haut de la tête,
deux régions qui abritent des centres impliqués dans des opérations
complexes, souligne Philip Shaw.
Personne ne connaît l'origine de ce phénomène, mais les chercheurs
n'excluent pas le rôle éventuel de l'environnement, notamment celui
joué par la stimulation de l'intelligence, dans la détermination du
niveau intellectuel d'un enfant.
Selon une des études, les QI les plus élevés (121 à 149) étaient
retrouvés chez des enfants qui n'atteignaient pas l'épaisseur maximale
avant l'âge de 11 ans. Les enfants qui étaient légèrement moins
intelligents l'atteignaient à neuf ans, et ceux à l'intelligence
moyenne autour de six ans. Dans tous les cas, le cortex s'affinait
ensuite lors du murissement.
Personne n'est capable d'expliquer pourquoi le cerveau s'épaissit ou
s'affine, ajoute Philip Shaw. Il est donc impossible de dire pourquoi
ces phénomènes seraient à rattacher à l'intelligence. Le développement
cérébral dépend de la stimulation intellectuelle, laquelle doit
probablement jouer un rôle.
Les résultats ne donnent pas une recette pour modifier l'intelligence.
Ils ne font que souligner le rôle joué par les IRM dans la
compréhension de l'intelligence.
Pour Elisabeth Sowell, de l'Université de Californie, de telles études
aident les scientifiques à comprendre les désordres cérébraux de
l'enfance en définissant des modèles de développement normal.
http://www.nature.com/nature/journal/v440/n7084/edsumm/e060330-08.html
-
Commentaires