"De tous les opprimés doués de parole, les enfants sont les plus muets.
"Les enfants" ne disposent pas de moyens de s'exprimer.
Ils n'y sont pas invités, les décisions qui les concernent étant prises sans leur avis.
Ils croient qu'ils ne savent pas, étant dits ignorants
bien qu'on les instruise six heures par jour.
Ce sont les adultes qui parlent pour les enfants,
comme les blancs parlaient pour les noirs,
les hommes pour les femmes.
C'est-à-dire de haut, et de dehors."
Christiane Rochefort
Les enfants d'abord, 1976