• Article du " Nouvel Obs "

    Les bonnes recettes venues d’ailleurs

    Education : à l’école des autres

    En France, un jeune sur cinq décroche de l’école en cours de route et sort sans diplôme.De quoi remettre en question notre politique de l’éducation et nos méthodes pédagogiques! A quelques jours de la rentrée scolaire, Caroline Brizard et Véronique Radier ont voulu savoir comment s’en tiraient les autres. Un tour d’horizon à la fois surprenant et éclairant

    Sans cesse réformée mais toujours convalescente, l’école française va mal. Elle reste une énorme machine, d’un modèle dépassé, où les rouages s’épuisent sans grand résultat. Une école de fous où les enseignants, souvent démoralisés, dépassés, ne savent plus comment remplir leur mission. Où, selon l’OCDE, nos ados détiennent le record de la souffrance au travail. Et pour quel résultat? L’échec scolaire est massif. Chaque année, 150000 jeunes décrochent sans diplôme en poche, soit plus d’un sur cinq! Et ce sont les victimes les plus visibles du système. Mais il y en a bien d’autres. L’obsession de la sélection, de la compétition, l’ambiance de travail souvent oppressante et des méthodes punitives qui n’ont parfois guère changé depuis un siècle fragilisent des cohortes d’enfants et d’ados.
    Et ceux qui croient qu’elles sont le prix nécessaire à payer pour réussir mieux que les autres se trompent. Les évaluations internationales très fiables menées par l’OCDE (voir encadré p.43) permettent depuis peu de comparer le niveau scolaire des jeunes à travers le monde. Or la France n’a pas de quoi plastronner. Le Canada, la Finlande, l’Australie, le Japon, les Etats-Unis mais aussi la Corée ou la République tchèque font bien mieux que nous. Coup dur pour l’orgueil national, nos élèves sont tout juste moyens. Pire: notre école gratuite, laïque et républicaine se révèle particulièrement injuste. Plus qu’ailleurs elle calcifie les inégalités sociales. Foi d’Insee, jamais il n’a été aussi difficile pour un Kevin de la Cité des 4000 de s’asseoir sur les bancs d’une grande école, jamais il n’a autant couru le risque de pointer au chômage.
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    <script language=JavaScript></script> <script language=JavaScript1.1></script> <script language=JavaScript></script> Injuste, élitiste, notre système scolaire est de surcroît absurdement malthusien. Les guerres économiques d’aujourd’hui se livrent à coups de neurones. Et tous les pays se battent pour élever leur niveau de qualification. Chez nous, la sélection à outrance, le gaspillage des talents ferment la porte des études à trop de jeunes. 37% seulement d’une génération accède à l’enseignement supérieur contre 75% en Suède par exemple et 51% en moyenne parmi les pays de l’OCDE. Peut-être même peut-on attribuer aux effets de cette sélection par l’échec, dont la France est la championne, une certaine morosité qui caractérise la société française? Telle est la thèse défendue par Patrick Fauconnier dans son livre «la Fabrique des "meil-leurs"»(1). Vu de l’étranger, c’est encore plus criant. Pascal Baudry, psychanalyste et chef d’entreprise qui vit entre la France et les Etats-Unis, dénonce «un système malade et délétère que celui où chacun se situe d’abord par rapport à ce qu’il n’a pas réussi» (2). D’ailleurs, dans la dernière enquête de l’OCDE, à la question «vous sentez-vous bien en classe?», moins d’un jeune Français sur deux répond «oui». C’est le plus mauvais score des 41 pays sondés.
    Il faut bien l’admettre. D’autres font beaucoup mieux que nous – Finlande, Canada, Royaume-Uni, etc. – avec des méthodes moins brutales. A l’heure où notre ministre de l’Education hésite encore à lancer son train de réformes, quelles leçons peut-on tirer de leurs expériences? Voici les recettes fondamentales de pays où l’école marche bien. La preuve par l’exemple.


    1. Etats-Unis, Canada : la confiance en soi, clé de la réussite

    Chez nous, l’idée qu’apprendre est avant tout un effort, et qu’il faut souffrir pour s’élever jusqu’au savoir, semble une évidence. «Notre école reste aujourd’hui encore fondée sur un système punitif où c’est à l’élève d’être digne de recevoir l’enseignement et non à l’école de l’encourager», explique Maurice Porchet, professeur de biologie à l’université de Lille et auteur de plusieurs rapports sur l’enseignement des sciences. Pour nous, l’élève en échec est celui qui ne travaille pas assez. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. A l’inverse, au Canada, aux Etats-Unis ou encore dans les pays nordiques, les connaissances doivent être mises à la portée de tous. C’est la mission première des enseignants: permettre non seulement aux bons élèves mais aussi à ceux qui ont plus de difficultés d’apprendre. Avec la conviction profonde que tout le monde peut y arriver. «Pour les enseignants, les parents, l’immense majorité des jeunes possède la capacité de réussir», constate Robert Crocker, chercheur en sciences de l’éducation. Or les travaux de l’OCDE montrent que la confiance en soi est un facteur clé de la réussite. L’élève doit avant tout croire en ses propres capacités, et pour cela il a besoin des adultes qui l’entourent. «Nos enseignants savent combien, pour la réussite de leurs élèves, une bonne image de soi est essentielle. Ils s’efforcent en permanence de les encourager», assure Jennifer Lawley, principale du lycée Ross Sheppard à Edmonton, dans l’Alberta (Canada). «C’est un climat, une attitude générale», explique Robert Crocker. Quiconque a déjà mis les pieds dans une école américaine le sait bien, l’encouragement y est permanent, caricatural sans doute à nos yeux. «Les enseignants ne font que des commentaires positifs et pratiquement pas de critiques», raconte ainsi Pascal Baudry. La confiance, moteur de la motivation et de la réussite, se construit grâce à un certain état d’esprit mais aussi grâce à un ensemble de pratiques: l’encouragement systématique à prendre la parole devant les autres, l’apprentissage de l’écoute et du respect mutuel.


    2. Canada : en finir avec la note qui tue


    Imaginez un prof de maths qui ne noterait jamais un élève au- dessous de 12 sur 20? On dirait qu’il est laxiste, qu’il n’a pas d’autorité. Les parents inquiets penseraient qu’il fait mal son boulot. En France, estime-t-on, savoir mettre une mauvaise note, c’est montrer qu’on est un prof attentif et juste, et qu’on connaît son monde. «Une pratique calamiteuse», dénonce André Antibi, mathématicien, directeur du laboratoire des sciences de l’éducation de l’université Paul-Sabatier, à Toulouse, et auteur d’un livre, «la Constante macabre» (3). Après quinze ans d’enquête auprès de centaines d’enseignants, il a constaté qu’invariablement le professeur distribue les copies qu’il corrige, quel que soit le niveau de la classe, en trois paquets, les bonnes, les moyennes et les mauvaises. Pire: que le professeur met inconsciemment au point des astuces pour que les notes de ses élèves s’étalent bien autour d’une moyenne de 10. C’est une «constante». Elle est «macabre» en ce qu’elle casse et désespère les élèves en pure perte. En ce qu’elle fabrique de l’échec inutile. Cette pratique typiquement française révèle bien l’idée que les professeurs se font d’eux-mêmes et de leur mission: ils sont là plus pour sélectionner et punir que pour accompagner. «Or rien n’encourage mieux les élèves que de réussir», martèle Philippe Joutard, historien, spécialiste de la pédagogie anglo-saxonne.
    Que propose André Antibi? De s’inspirer de nos voisins outre-Atlantique pour établir comme chez eux des contrats de confiance avec les élèves. «Les devoirs sont basés sur des objectifs précis et des grilles de correction transparentes. On élimine les pièges, on liste précisément ce qui peut tomber, les exercices corrigés en classe et les questions censées être maîtrisées. Résultat: les élèves travaillent plus, sans stress, parce qu’ils savent qu’ils peuvent tous décrocher une bonne note.» On imagine déjà les avalanches d’objections! Mais quelques lycées en France le pratiquent déjà. Et ça marche…


    3. Finlande : les profs aux commandes

    Ils ont osé! Dans les années 1970, le système éducatif en Finlande était encore strictement centralisé, à l’instar du nôtre. Le ministère de l’Education était une grosse machine qui contrôlait tant bien que mal les milliers d’établissements scolaires du pays. Ça coûtait cher et c’était inefficace. En trente ans, le pays a donc opéré une révolution copernicienne. Le ministère de l’Education a perdu 90% de ses fonctionnaires. Il a licencié ses gestionnaires, ses inspecteurs et ses comptables, ne conservant que les experts chargés de l’élaboration des programmes et des décisions stratégiques. Aujourd’hui, le pouvoir est confié aux soutiers, les professeurs, en bonne intelligence avec l’administration locale. «Nous négocions notre budget avec la commune, nous embauchons nos professeurs, nous nous chargeons d’ajuster les programmes nationaux en fonction de notre environnement», explique Päivi Virén, une directrice d’école à Helsinki. Des profs bac+5 sélectionnés pour leurs compétences mais surtout pour leur talent de pédagogues. Chez nous, les qualités pédagogiques sont quasiment hors sujet. Les concours sont académiques, avec des épreuves théoriques. Une petite année de formation tout aussi théorique et on expédie les jeunes profs frais émoulus dans les établissements les plus durs, advienne que pourra, chacun pour soi.
    En Finlande, la décentralisation a bouleversé les habitudes. Le travail en équipe est devenu la règle. La salle des profs, avec les bureaux de l’administration, est un lieu confortable, une grande salle avec des fauteuils, des plantes vertes, une cuisine, des vestiaires, un vrai quartier général où se prennent, collégialement, les décisions qui régissent la vie de l’école. «L’équipe pédagogique est responsable de la bonne marche de l’entreprise», résume Irmeli Halinen, au ministère de l’Education. L’après-midi, quand les élèves n’ont plus cours, les adultes se retrouvent là, en groupes à géométrie variable, pour régler tout ce qui a trait à la vie de l’école: au hasard, la progression sur l’année des séances du professeur de biologie, le choix d’un nouveau manuel d’histoire ou l’analyse des évaluations des élèves que leur transmet une fois par an le ministère de l’Education. «Nous n’inspectons pas les écoles, rappelle Irmeli Halinen. Nous comptons sur le sérieux des équipes pour faire le nécessaire si les résultats des élèves ne sont pas bons…» Faire confiance aux élèves, faire confiance aux profs.


    4. Canada : garder les élèves ensemble le plus longtemps possible


    Notre collège unique a trente ans cette année, il n’est toujours pas accepté. Il est en procès à chaque rentrée, avec l’idée que tout le monde n’est pas fait pour l’enseignement général. Pourtant, les travaux de l’OCDE le démontrent, les pays où le niveau général est le meilleur sont ceux qui gardent leurs élèves dans un cursus unique le plus tard possible. «Un tronc commun, parfois même jusqu’au bac comme dans les pays nordiques, produit les meilleurs résultats», assure Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l’éducation à l’OCDE de Paris. «A 15 ans, il est bien trop tôt pour juger du potentiel d’un jeune, et sur quels critères?» s’interroge Chester Levine, chercheur au ministère du Travail américain. Croire qu’en «offrant» des voies différentes d’orientation on permet à chaque élève de réussir selon ses moyens est une illusion néfaste. En réalité, les filières différenciées isolent les élèves faibles ou en difficulté qui y végètent. Les élèves moyens progressent peu, seuls les très bons élèves en tirent un petit bénéfice. L’Allemagne, qui plus tôt que nous encore triait ses élèves, vient d’y renoncer au vu de ses médiocres résultats dans l’enquête de l’OCDE. En Finlande, au Canada, champions toutes catégories de cette même enquête, le cursus est vraiment commun jusqu’à 16 ans, voire 18. On ne redouble pas mais, à l’intérieur des classes, les élèves à la traîne bénéficient de soutien individualisé par un prof spécialisé pour rester dans la course et éviter la stigmatisation de l’échec.
    Pendant tout ce temps, on ne sélectionne pas. Les enfants ont donc le temps de se construire, mieux protégés des enjeux de compétition. Meilleur pour leur équilibre futur. Meilleur aussi pour l’ascenseur social. «Plus un système différencie tôt, plus il est inégalitaire», explique Bernard Hugonnier.


    5. Grande-Bretagne : faire confiance à la pratique


    En matière de pédagogie, l’épreuve du feu vaut mieux que cent discours fumeux. Comme le montre la réforme du système éducatif britannique. Jusqu’au début des années 1990, les écoles font ce qu’elles veulent, ce qui autorise tous les écarts. Et tous les retards: le royaume de Sa Majesté est la lanterne rouge des pays de l’OCDE. Il est alors urgent d’intervenir. L’Etat décide donc de reprendre la main. Un: il commence par définir des programmes nationaux et des compétences précises à atteindre, par niveau et par matière. Deux: il impose aux élèves de 7 ans et de 11 ans des évaluations nationales dont les résultats sont publiés école par école. Trois: le ministère de l’Education s’emploie, tel un chalutier en haute mer, à faire remonter toutes les bonnes pratiques des profondeurs du pays, toutes ces leçons qui ont bien marché dans les classes pour les proposer en modèle (voir reportage à Londres). Le ban et l’arrière-ban des chercheurs sont sommés de produire des documents pédagogiques ad hoc. Enfin, clé de voûte du système, l’inspection scolaire est réorganisée. Désormais indépendante, l’OFSTED (Office for Standards in Education) visite les écoles tous les cinq ou six ans. «Une expérience traumatisante», résume Maura Keady, la directrice de l’école John- Burns à Londres. Il faut voir! Pendant trois jours, une poignée de contrôleurs ombrageux passent tout au crible, de l’état des tuyauteries aux prestations des professeurs en passant par l’humeur des élèves et le niveau de satisfaction des parents. Leurs rapports d’une quarantaine de pages sont consultables sur le Net. Ils font la pluie et le beau temps. Car les parents, en Grande-Bretagne, peuvent choisir l’école où ils vont mettre leur enfant. Les professeurs, indignés, avaient commencé par hurler au scandale: «C’était une intrusion dans le sacro-saint domaine de l’autonomie pédagogique», résume-t-on au ministère. Ils ont changé depuis: en presque dix ans, boosté par ce vaste dispositif, le niveau moyen est remonté. En 1998, 63% seulement des élèves de 11 ans maîtrisaient le niveau requis en anglais, ils sont 77% en 2004. En maths, c’est encore plus spectaculaire: la proportion est passée de 59% à 74%.


    6. Canada : apprendre aux jeunes à s’orienter

    En France, nous n’orientons pas les élèves. Les plus chanceux rencontrent une demi-heure un conseiller d’orientation, et la sélection tient lieu d’orientation. Tu échoues, tu dois choisir un métier tout de suite; tu es bon, tu peux attendre. Au Canada, les élèves sont amenés très tôt à construire un projet personnel, à se découvrir une vocation: «Tous les élèves suivent un cours de management personnel et d’aide à la construction de carrière», explique Jennifer Lawlay. Et il ne s’agit pas de s’asseoir passivement face à un adulte. C’est au jeune lui-même de mener l’enquête sur tel métier ou tel domaine qui l’intéresse, en se rendant sur le terrain, en rencontrant des professionnels, le tout sous la houlette d’un enseignant dûment formé. On l’aide à se prendre en main, à dépasser l’angoisse du fameux «mais qu’est-ce que je pourrais bien faire?». Dans une certaine sérénité puisque rien n’est encore joué, les choix interviennent plus tard: «Notre collège, notre lycée sont beaucoup moins compétitifs que les vôtres, il n’existe pratiquement aucune sélection avant la dernière année», explique Robert Crocker. En France, on s’oriente trop tôt et dans le brouillard, comme l’explique Patrick Fauconnier: «En troisième, alors que les jeunes ne connaissent rien des métiers. Ils ne se connaissent pas eux-mêmes.» Nos élèves, comme l’ont montré plusieurs études du ministère, s’informent par le bouche-à-oreille auprès de leurs profs, guère plus informés qu’eux, leurs copains, leurs parents. Les informations sur les métiers, sur l’emploi sont éparses et difficiles d’accès. C’est le règne de la rumeur. Les jeunes Américains ont plus de chance. Le ministère du Travail édite chaque année un énorme ouvrage, le «Occupational Outlook Handbook», ce que l’on pourrait traduire par «guide des perspectives d’emploi». Une bible illustrée et rédigée dans une langue accessible à tous, où l’on trouve tout sur 275 métiers ou groupes de métiers. Statistiques détaillées, descriptions réalistes, conditions de travail, formations y menant, carrières possibles, salaires, adresses et, cerise sur le gâteau, une analyse chiffrée des besoins dans les dix ans à venir. Un vrai best-seller, surtout sur internet: «Nous comptabilisons actuellement 6 millions de connexions par mois, tout le monde s’en sert!», assure Chester Levine.

    Caroline Brizard et Véronique Radier

    (1) «La Fabrique des "meilleurs". Enquête sur une culture d’exclusion», Patrick Fauconnier, «L’histoire immédiate», Seuil, Paris, 2005.
    (2)«Français et Américains. L’autre rive», Pascal Baudry, Editions Village Mondial, 2003.
    (3) «La Constante macabre ou comment a-t-on découragé des générations d’élèves...», André Antibi, Editions Math’Adore, Toulouse 2003.


    Caroline Brizard  Véronique Radier 



    Les systèmes éducatifs au banc d’essai

    Jusqu’ici aucun outil fiable ne permettait d’évaluer l’efficacité de tel ou tel système éducatif, de comparer les méthodes des uns et des autres. Mais depuis peu, c’est possible grâce aux enquêtes de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques). Un vaste programme du nom de Pisa (Programme for International Student Assessment) permet désormais de mesurer les performances des différents systèmes scolaires dans le monde. Il s’agit d’un monumental audit, à la fois très fiable et très détaillé, mené pendant plusieurs mois auprès de 250 000 jeunes de 15 ans, l’âge moyen de la fin de la scolarité obligatoire, de leurs enseignants et des responsables d’établissement. Il offre une estimation du niveau moyen des compétences atteint par les élèves dans chaque Etat. Les tests sont élaborés en commun par un consortium de pays et les élèves sont pris au hasard dans plus d’une centaine d’établissements par pays, eux aussi tirés au sort. Rien n’échappe à Pisa, depuis la longueur de la journée de classe, l’importance des «petits cours», jusqu’au niveau d’intérêt pour les mathématiques, ou encore le sentiment d’être bien préparé pour l’avenir...

     

    Semaine du jeudi 25 août 2005 - n°2129 - Evenement



  • Commentaires

    1
    visiteur_Yael
    Lundi 13 Février 2006 à 21:23
    merci pour cet article tres interessant.
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